Courrier international – Face à la désertification et à l’instabilité politique, la moitié des bergers mauritaniens ont migré jusqu’à la côte pour devenir pêcheurs. Où ils ont appris sur le tas à exploiter des eaux parmi les plus riches en poissons du monde. Et si l’on tirait les leçons de leur adaptation climatique forcée, propose “The Christian Science Monitor” ?
En regardant au large du port de Tanit, en Mauritanie, Sidna Ali Ould Ahmed se souvient de la première fois qu’il est parti pêcher, il y a treize ans. “Cette nuit-là, j’ai cru que j’allais mourir”, dit-il. Il se trouvait dans une grande embarcation en bois. Alors que l’équipage commençait à remonter les filets, la pirogue s’était mise à tanguer brusquement, et son estomac avec…
Sidna Ali Ould Ahmed ne savait encore rien du mal de mer, pas plus qu’il ne se doutait que cela ne le tuerait probablement pas, car il avait passé toute sa vie à des centaines de kilomètres de l’océan, à garder des troupeaux dans une région désertique à l’intérieur des terres.
L’ancien berger se souvient :
“Je passais mes journées à m’occuper des bêtes. Pour le déjeuner, je mangeais un morceau de lièvre, accompagné de lait frais. Après quoi, je rentrais le ventre bien rempli. C’était le bon temps !”
Il pensait “impossible” son périple de l’intérieur des terres à la mer. Mais la fatale combinaison de la crise climatique et de l’escalade des tensions politiques à la lisière du Sahara a forcé près de 30 000 autres éleveurs de Mauritanie comme lui à ce voyage jusqu’alors impensable.
The Christian Science Monitor (Boston)
Cet élégant journal a été lancé en 1908 à Boston
Source : Courrier international
Suggestion kassataya.com :
They had never seen the ocean. Then climate change made them fishermen
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