La réélection du président mauritanien a entraîné une vague de contestation des jeunes dans plusieurs villes du pays et en particulier Nouakchott, Nouadhibou et enfin à Kaédi où quatre jeunes ont trouvé la mort. Plus de 1500 personnes furent arrêtées puis libérées pour décrisper le climat politique. Mais ce geste ne suffit pas pour sortir de la crise politique.
Le président réélu pour un second mandat détient la clef pour éviter une crise prolongée post-électorale. Les Mauritaniens attendent que la justice active les enquêtes pour faire la lumière sur les évènements de Kaédi. Et deuxièmement que les meurtriers soient traduits devant un tribunal.
Ces conditions semblent ne pas être réunies après plus deux semaines de la tragédie. En attendant la tension est toujours palpable dans la capitale du Gorgol où les familles des victimes réclament toujours justice. Et à Nouakchott, l’opposition dans tous états mais apparemment très divisée sur la sortie de crise. La déconnexion de l’Internet est révélatrice d’une gouvernance autoritaire et de tension politique et sociale.
Pour les observateurs la justice ne sera jamais rendue comme les précédentes affaires d’Etat de 2019 à juillet 2024. Cette situation aggrave la fracture entre les différentes composantes nationales. Les négro-africains et les harratins racisés davantage par le régime perdent l’espoir d’un second mandat apaisé de Ould Ghazouani.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 juillet 2024)
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