La Mauritanie fait partie des pays africains et arabes le plus esclavagiste au 21ème siècle. Ce n’est pas une surprise pour les observateurs qui pointent le silence des autorités de Nouakchott à l’occasion de la journée mondiale contre l’esclavage.
Et pourtant le président Ould Ghazouani a fait de ce crime contre l’humanité son cheval de bataille dans son programme prioritaire en 2019 en créant un programme spécifique TAAZOUR contre l’exclusion et la pauvreté de ces milliers d’anciens esclavages harratines. Ils représentent aujourd’hui plus de 30 pour cent de la population mauritanienne. Toutes les lois adoptées jusqu’ici incriminant la pratique d’esclavage sont appliquées à moitié.
Ce manquement est révélateur d’une justice empiétée par le chef de l’exécutif et sous la pression des lobbies des tribus. En passant sous silence la journée internationale contre l’esclavage du 10 mai dernier, les autorités de Nouakchott persistent dans leur politique d’autruche avec près de 50000 esclaves recensés aujourd’hui par des ONG pour plus de 3 millions d’habitants soit quatre pour cent de la population. C’est un chiffre éloquent qui place la Mauritanie même devant Haïti. Le gouvernement a plus les yeux rivés sur la pré-campagne présidentielle de Ould Ghazouani en déplacement à l’intérieur du pays donc plus affairé à sa réélection pour un deuxième quinquennat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 13 mai 2024)
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