Incontestablement le premier ministre Ould Bilal incarne le plus l’ouverture à l’élite harratine par le président mauritanien. Ould Ghazouani en a fait son cheval de bataille dès les premières heures de son quinquennat. Pour les observateurs en dessinant cette ouverture le chef de l’Etat mauritanien vise la consolidation de l’unité nationale et la cohésion sociale.
Ce choix du successeur de Ould Aziz est en fait une continuité des régimes précédents qui s’appuient plus sur les communautés dites minoritaires pour consolider leur pouvoir. Une stratégie politique considérée comme un real politique pour mettre en place le système de quota au niveau du gouvernement. Ould Bilal s’est révélé ainsi le bon cheval pour consolider l’unité nationale et la cohésion sociale dans un contexte de crise politique après une décennie de gabegie et de corruption du régime de Ould Aziz.
En le nommant chef du gouvernement, Ould Ghazouani a trouvé un homme de confiance qui marque son quinquennat. C’est celui qui détient le record de longévité du deuxième gouvernement et qui incarne incontestablement l’ouverture à l’élite harratine. Jamais un gouvernement n’a eu dans son histoire autant de ministres harratins. Cerise sur le gâteau avec pour la première fois un chef de la diplomatie harratin, une chasse-gardée depuis l’indépendance réservée à l’élite arabophone. Ould Ghazouani initie ainsi la politique de discrimination positive pour tenter de résoudre une mal cohabitation entre les différentes composantes nationales qui perdure. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit de dire que Ould Bilal assure les affaires courantes et que c’est Ould Ghazouani qui préside et gouverne le pays sans doute jusqu’en 2029.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 mars 2024)
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