Incontestablement le président Ould Ghazouani s’est déplacé plusieurs fois dans les 12 régions en plus de Nouakchott depuis 2019. Le chef de l’Etat a parcouru des milliers de kilomètres par avion et par la route du Nord, Tiris Zemmour au Sud, Guidimaka d’Est Hodh Ech Chargui en Ouest Nouakchott, la capitale. C’est le locataire du palais de Nouakchott depuis 1978 qui a fait plus de visites officielles et de participations à des conférences internationales à l’étranger.
C’est la rupture la plus visible avec ses prédécesseurs de Ould Saleck à Ould Aziz, des déplacements fréquents à l’intérieur du pays sans attendre le temps d’élections. Ce record présidentiel à l’intérieur d’abord est un des marqueurs du bilan positif de Ould Ghazouani à moins de cinq mois de la présidentielle en juin prochain.
Après quatre années de gouvernance le président mauritanien aura parcouru de milliers de kilomètres à l’occasion des visites d’information et de travail ou pour être au chevet des populations sinistrées lors des inondations depuis 2019 dans les régions agricoles du Sud et dans les oasis au Nord. Avec un épisode par exemple assez court de décentralisation du conseil des ministres au Trarza. A ce sujet les observateurs pointent une opportunité pour Ould Ghazouani de tirer l’alerte lancée par un ancien président de la CENI qui avait révélé que les populations du Sud et celles des périphéries de Nouakchott et de Nouadhibou ne votaient pas pour le parti au pouvoir. 2023 et 2024, années les plus prolifiques en matière de visites pour accélérer les projets de développement en souffrance sur l’eau, problème numéro un des populations et l’électrification des zones rurales. Ce qui lui a permis d’édicter la tolérance zéro aux manquements des exécutants.
Et enfin c’est le chef d’Etat qui a le plus voyagé à l’étranger à l’occasion des visites officielles dans les pays africains, Sénégal, Guinée Bissau Côte d’Ivoire Niger, l’Algérie. Et en Europe, la France, la Belgique dans les pays du golfe, Emirats arabes unis, Qatar, Arabie Saoudite et en Chine. Les conférences internationales ne sont pas en reste sur les investissements, le climat et la sécurité en Afrique.
Toutes ces visites et rencontres internationales s’inscrivent dans le cadre de ses priorités et engagements pris en 2019. Cependant ce bilan matériel cache un mauvais bilan immatériel sur les dérives autoritaires au niveau de la violation des droits de l’homme et de l’Etat de droit symbolisé par cinq assassinats de citoyens par l’armée et la police nationale dont un seul s’est soldé par un procès sur l’affaire la plus retentissante de son quinquennat celle de l’activiste des droits de l’homme Souvi Cheine. Et les violations des libertés et de la citoyenneté ne sont pas en reste.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 14 mars 2024)
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