Mauritanie : le dossier du passif humanitaire clos par l’ancien président Ould Aziz pour des compensations financières à une partie des veuves et orphelins et des victimes des évènements de 1989

Au moment où le dossier du passif humanitaire est à l’ordre du jour de la coordination des associations victimes des évènements de 1989 à 1993 qui révèle le chiffre des victimes, les observateurs reviennent en arrière sur les tenants et aboutissants de la clôture de cet épineux dossier par l’ancien président Ould Aziz sur fond d’une tentative de réouverture par son successeur Ould Ghazouani qui piétine sur la justice transactionnelle.

En prenant le pouvoir par la force, le putsch de 2008 contre le premier président élu démocratiquement SIDIOCA depuis 1978, l’ancien président Oukd Aziz entendait poursuivre le processus du passif humanitaire dès son élection en 2009 avec en toile de fond 20000 réfugiés au Sénégal disséminés dans la vallée du fleuve Sénégal. Son discours et la prière de l’absent à Kaédi en 2009 pour demander pardon aux victimes, sont considérés par les observateurs comme le début du règlement du passif humanitaire avec les intentions de dédommagements à 974 personnes d’anciens membres des forces armées pour une enveloppe financière de plus d’un milliard d’ouguiyas et des pensions de 98 millions d’ouguiyas. Pour traduire dans les faits Ould Aziz s’est appuyé sur le colonel Dia issu de la vallée pour jouer le médiateur auprès d’une partie des veuves et orphelins avec succès. Et dès lors le dossier est considéré clos officiellement.

Ce rappel historique montre la sournoiserie des locataires du palais de Nouakchott du génocidaire Ould Taya lequel a initié l’épuration ethnique en emprisonnant les dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie en 1986 et complice de l’assassinat des 28 soldats négro-africains à la base militaire d’Inal en 1991 suivi en 1993 par l’adoption d’une loi d’amnistie en 1993 en faveur de tous les criminels de l’armée de ces Années de braise.

Plus d’une décennie après la clôturer du passif humanitaire, le président Ould Ghazouani prend la relève en essayant de le rouvrir par des négociations secrètes qui n’ont pas encore abouti. Ces manœuvres politiques butent sur la justice transactionnelle qui exclut le règlement par des des poursuites judiciaires des présumés criminels dont le président actuel de l’Assemblée nationale le général retraité Ould Menguett.

Après quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani, les veuves et orphelins attendent toujours les corps pour des sépultures dignes et excluent toute réparation sans la vérité et la justice condition sine qua non du pardon.Qu’on le veuille ou non , la gouvernance militaire est un obstacle à la réconciliation nationale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 12 mars 2024)

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