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En acceptant le retour de ses migrants irréguliers en Europe, la Mauritanie cède d’une main ce qu’elle refuse à l’autre d’accueillir les migrants européens sur son territoire. C’est l’un des accords entre l’UE européenne et Nouakchott dans la capitale mauritanienne cette semaine et qui relance la difficile gestion des migrants.
Les autorités de Nouakchott se sont montrées fermes et obtenu un accord à la hauteur des ambitions de Ould Ghazouani de ne pas faire de la Mauritanie une terre d’accueil des migrants européens. Ce partenariat qui ouvre un financement de 210 millions d’euros pour globalement lutter contre le trafic des migrants de plus visibles dans la Méditerranée qui partent de la Mauritanie pour les Iles Canaries et l’aide humanitaire des réfugiés maliens estimés à plus de 150000 dans les camps de Mbera à la frontière du Mali.
La Mauritanie devra être prête à recevoir ses migrants clandestins et irréguliers qui résident en Europe en plus des migrants clandestins aux Etats-Unis qui ont déjà commencé à rentrer. In fine cet accord est un pansement sur les conséquences de l’immigration clandestine mais ne règle pas les causes qui résident dans la mauvaise politique d’accueil des migrants en Europe et une politique timide de la Mauritanie sur l’emploi des jeunes.
C’est un long bras de fer qui vient de ne se terminer ni perdant ni gagnant et avec une perspective de coopération de recherche et de sauvetage des candidats à l’immigration illégale. Nouakchott a tiré des leçons de la Tunisie pour ne pas fracturer davantage ses composantes nationales.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 11 mars 2024)
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