Mortifère barrière spatiale… entre autres / Par Tijane BAL

Des esprits aiguisés avaient observé qu’après la fin officielle de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, la mention « Whites only » des parcs des quartiers résidentiels avait laissé place à «residents only».

Le hic : les «residents» étaient restés « white» et soucieux de préserver leur entre-soi. Ailleurs qu’aux USA, les équivalents des Whites only et autres residents only ne sont plantés devant nul portail. Ils sont imprimés dans les cerveaux et, à l’occasion, verbalisés différemment.

Ils se passent de pass, de zones ou de codes couleur pour leur expression. Ce sont par exemple des résidentes noires d’un quartier réputé cossu d’une cité, régulièrement accostées par les maîtres autoproclamés des lieux leur demandant si elles cherchaient un emploi de domestiques.

Comme si, les concernant, la qualité de résidentes était contre-nature en application d’une loi non écrite. L’épidermique et l’économique se rejoignent.

En relation avec le drame d’hier ou avant-hier, selon des témoignages, les policiers ayant pris en chasse les jeunes, traque qui laissa pour mort le jeune Baba Aïssata Diop, criaient : kwars, sortez de Tevraq Zeina.

Depuis, certains ont déploré, comme d’habitude, la « culture de l’impunité » au sein de la police. Soit. Mais de quelle acculturation et de quelle impunité s’agit-il ? Ne faudrait-il pas préférer impunité systémique? Certains ont du même mouvement déploré le caractère répétitif et donc la banalisation du drame tel celui d’hier.

Les explications en sont nombreuses. Une les résume : une mort qui ne compte pas signifie généralement une vie qui ne comptait pas.

Tijane BAL pour Kassataya.com

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