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Le Quotidien – La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a reçu, ce samedi, l’Ours d’or du Festival international de cinéma de Berlin. Son film, «Dahomey», porte sur la question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey spoliés pendant la colonisation.
Dahomey, le film de la réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a remporté, ce samedi, l’Ours d’or de la Berlinale. Cinq ans après le Prix du jury obtenu à Cannes pour Atlantique, Mati Diop marque une nouvelle fois de son empreinte l’histoire du cinéma sénégalais. Dahomey, qui évoque cette épineuse question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey, pillés par des soldats français en 1892 et ramenés au Benin en novembre 2021. En recevant son trophée du jury présidé pour la première fois par une femme noire, l’actrice mexicano-kenyane Lupita Nyongo, Mati Diop a réaffirmé son héritage de cinéaste afro-descendante.
«En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afro-descendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode», a-t-elle déclaré. Il y a cinq ans, c’était à Cannes qu’elle faisait briller son étoile cinématographique en recevant le Grand Prix du jury pour le long métrage Atlantique. Aujourd’hui, ce nouveau documentaire porte sur une question très actuelle, la restitution de ces œuvres d’art volées sur le continent africain pendant la colonisation. «Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréable qui nous empêche d’évoluer, soit nous pouvons en prendre la responsabilité, l’utiliser pour avancer», a souligné Mati Diop. Avec ce prix de Mati Diop, l’Afrique a été primée pour la deuxième fois à la Berlinale. En 2017, Alain Gomis avait remporté l’Ours d’argent avec Félicité.
Solidarité avec les peuples sénégalais et palestinien
«Pour raconter l’histoire de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le Centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes, Mati Diop fait parler en voix off la statue anthropomorphe du roi Ghézo. Dans la langue du Bénin, le fon, il se plaint de ne plus porter de nom, seulement un numéro, «le 26», dans les réserves du Musée du Quai Branly à Paris. Il décrit son arrachement à sa terre, sa vie en exil, puis son récent rapatriement dans un musée de Cotonou, la capitale du Bénin», rapporte Tv5 Monde à propos du film.
Alors que le Sénégal est plongé dans une grave crise du fait du report de l’élection présidentielle initialement prévue ce 25 février, la réalisatrice a aussi marqué sa solidarité au Peuple sénégalais. «Je suis solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice», a-t-elle souligné, tout en affichant également sa solidarité avec le Peuple palestinien.
Mame Woury THIOUBOU
Source : Le Quotidien (Sénégal)
Suggestion Kassataya.com :
Leçons de « Dahomey » / Tijane BAL
Les restitutions postcoloniales au coeur d’un documentaire à la Berlinale
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