Claude Lévi-Strauss a raconté un jour, avec le détachement des très grands, qu’il recevait souvent des courriers de commande de Blue jeans. Par méprise bien sûr.
Bernard Pivot, au zénith de sa popularité, a dit un jour, avec une intelligente lucidité : imaginez que je me balade aux Champs Elysées avec Claude Lévi-Strauss. Devinez à qui les passants vont demander un autographe !
En apprenant la disparition, hier, de Paulin Hountondji, j’ai fait ce que nous faisons tous quand nous apprenons la disparition d’un musicien ou d’un écrivain : réécouter sa musique ou sa voix, relire des passages d’un livre. J’ai donc feuilleté : Combats pour le Sens : Un itinéraire africain avec une préface de Souleymane Bachir Diagne. Et d’observer qu’à 82 ans, malgré un parcours impressionnant, Hountondji était bien moins connu, et de loin, que les jeunes artistes du ballon rond qui officient actuellement à la CAN. À 25 ans de surcroît ! Oui, on n’est jamais un virtuose du foot à 82.
Sinon, montrez-moi le mouton à cinq pattes ! Puis je me dis que peut-être à 82 ans (ou presque) on ne se souviendra que des footballeurs devenus des légendes. Comme Pelé, Beckenbauer…ou Zagallo. Peu de monde donc ! Je ne m’en réjouis pas. Juste pour souligner qu’il y a des activités plus pourvoyeuses en visibilité que d’autres ! Ainsi soit-il.
Tijane BAL pour Kassataya.com
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