Une ministre de l’Enseignement supérieur qui se battait contre le plagiat a elle-même plagié

En Norvège, Sandra Borch a dû démissionner après qu'un étudiant a découvert qu'elle avait copié les travaux d'autres personnes pour rédiger son mémoire.

Slate – Sandra Borch, la ministre norvégienne de l’Enseignement supérieur, semblait pourtant déterminée à ce que les étudiants respectent les règles. Elle a démissionné le 19 janvier dernier après avoir admis qu’elle «avait repris les textes d’autres travaux les citer», dans le cadre de son mémoire de maîtrise.

Quelques semaines auparavant, une étudiante norvégienne avait été confrontée à la justice pour des accusations d’autoplagiat. Elle a été acquittée, mais la ministre a décidé de faire appel de cette décision auprès de la Cour suprême de Norvège. Dans une interview, le ministère avait alors déclaré qu’il était «important pour tous les étudiants de Norvège que les réglementations en matière de tricherie et leur application soient compréhensibles».

Les leçons de la ministre de 35 ans n’ont pas plu à Kristoffer Rytterager, un étudiant osloïte de 27 ans, qui a dénoncé une réaction disproportionnée à l’égard d’une affaire qu’il qualifie de «mineure». Pour s’être simplement autoplagiée, c’est-à-dire qu’elle a rendu un examen où figuraient des extraits de ses propres travaux remis l’année précédente, l’étudiante a été suspendue pendant deux semestres et a dû faire face à la justice –ce qui l’a «psychologiquement dévastée», selon son avocat.

En voyant la ministre dépenser une telle somme d’énergie pour si peu, Ryyterager s’est «un peu énervé». Il a donc décidé d’examiner lui-même les travaux universitaires de la ministre.

Lorsqu’il a découvert que certaines parties de son mémoire de 2014 étaient identiques à celles de travaux d’autres personnes, au point où même les fautes d’orthographe étaient copiées, tout le pays a été stupéfait. Au moment de déclarer sa démission, Borch s’est contentée d’admettre sa faute: «Lorsque j’ai rédigé mon mémoire de maîtrise il y a environ dix ans, j’ai commis une grave erreur. […] J’ai pris le texte d’autres devoirs sans indiquer les sources.»

Effet domino

Cette découverte a titillé la curiosité des journalistes du média E24, qui se sont intéressés aux travaux universitaires d’autres responsables politiques norvégiens. Ils ont notamment constaté que certaines parties de la thèse de la ministre de la Santé présentaient de nombreuses similarités avec d’autres travaux.

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Félix Didier

Source : Slate (France)

 

 

 

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