Mali : la junte annonce la « fin avec effet immédiat » de l’accord d’Alger

Le MondeL’accord de 2015 était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2O23 des hostilités entre l’armée malienne et les groupes indépendantistes à dominante touareg du Nord.

La junte au pouvoir au Mali a annoncé jeudi soir 25 janvier la « fin avec effet immédiat », de l’important accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays, longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. La junte a invoqué « le changement de posture de certains groupes signataires », mais aussi « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation », indique un communiqué lu à la télévision d’Etat par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires.

L’accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2O23 des hostilités entre l’armée malienne et les groupes indépendantistes à dominante touareg du Nord, dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par la junte après dix années de présence. L’accord avait reçu un rude coup supplémentaire le 31 décembre quand le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses vœux de Nouvel An la mise en place d’un « dialogue direct intermalien », donc sans médiation internationale contrairement à l’accord d’Alger.

Le gouvernement « constate l’inapplicabilité absolue » de l’accord d’Alger « et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat », précise le communiqué. « Tous les canaux de négociations sont désormais fermés », a souligné à l’AFP Mohamed El Maouloud Ramadane, porte-parole du Cadre stratégique permanent, une alliance de groupes armés qui avaient signé l’accord de 2015 avant de reprendre les armes en 2023. « Nous n’avons pas d’autre choix que de livrer cette guerre qui nous est imposée par cette junte illégitime avec qui le dialogue est impossible », a-t-il dit.

Dégradation des relations entre le Mali et l’Algérie

L’officialisation de la fin de l’accord s’inscrit dans le prolongement d’une série de ruptures auxquelles ont procédé les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie et ont fait partir la Minusma. Elle intervient dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et le grand voisin algérien, avec lequel Bamako partage des centaines de kilomètres de frontière.

Le colonel Maïga a lu jeudi soir un autre communiqué vigoureux, spécifiquement contre l’Algérie. Le gouvernement « constate avec une vive préoccupation une multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali par les autorités » algériennes, précise-t-il. Il dénonce « une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un Etat paillasson, sur fond de mépris et de condescendance ».

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Source : Le Monde avec AFP

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