En pointant dans sa publication cette fin de semaine sur sa page Facebook les confidences sur les intentions de Ould Ghazouani en 2019 de mettre la dernière touche à l’arabisation du pays, le président des FPC Samba Thiam ne se trompe pas de l’enjeu de l’éducation en Mauritanie.
Ce projet de réforme est devenu une réalité deux ans après son accession au pouvoir dans le cadre de la réforme du système éducatif. Le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie rappelle que l’arabisation de l’armée et des forces de sécurité est initiée par Ould Ghazouani bien avant 2019. Et avec Ould Aziz à partir de 2009, ils ont fait de l’arabe la langue d’enseignement de l’histoire de la géographie et de la philosophie.
Ces deux exemples sont révélateurs de la nature du régime du successeur de Ould Aziz et de la primauté de sa diplomatie arabe plus active depuis quatre ans et orientée plus vers les pays du golfe et l’Algérie et l’Egypte. La pierre angulaire de cette arabisation est sans doute la loi d’orientation de l’éducation en 2022 et mise en route en 2023 avec en toile de fond l’enseignement des mathématiques et des sciences en arabe à la place du français. Et la grande tricherie politique de cette réforme c’est l’introduction des langues nationales dans l’enseignement qui va faire des LN (pulaar, soninké et ouolof) des langues de communication et non des langues d’enseignement.
L’arabisation poursuit son bonhomme chemin. Des programmes de l’audiovisuel public aux manifestations culturelles en passant par l’administration, les concours et examens de la fonction publique et encore les tablettes du cinquième recensement général de la population configurées en arabe, tout laisse penser que Ould Ghazouani est en passe de parachever l’arabisation engagée depuis 1960. La re-personnalisation de l’homme mauritanien initiée par le père de la nation est en marche.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 14 janvier 2024)
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