Après les visites de travail et d’information, les inaugurations des projets de développement à l’Intérieur du pays c’est au tour du gouvernement de jouer sa partition devant les députés à l’Assemblée nationale à partir du 8 janvier prochain. Durant deux semaines les ministres des secteurs du programme prioritaires de Ould Ghazouani répondront aux questions des députés.
Cet exercice oral des ministres est considéré par les observateurs comme une volonté politique de transparence de l’action gouvernementale et à la fois une manœuvre politique dictée par le chef de l’Etat déjà en campagne avant une candidature officielle à sa propre succession pour 2024. Le ministre de l’Education et de la réforme du système éducatif va ouvrir les débats le 8 janvier prochain suivi du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Deux secteurs en souffrance depuis des décennies avec la politisation de l’éducation dont la réforme ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens et ne résout pas les problèmes de fond structurels de l’enseignement. Et les Mauritaniens continuent d’avoir soif et vivent avec la peur au ventre des prochaines inondations. Deux pierres noires du gouvernement sur lesquelles l’opposition parlementaire va décharger les manquements des ministres concernés et également face à leurs homologues du pétrole et de l’Elevage le 9 janvier avant le passage du ministre de la santé suivi du ministre délégué chargé des Mauritaniens de l’Etranger et pour finir avec le ministre de l’habitat et l’urbanisme attendu avec des avancées sur le plan du logement social et un schéma directeur fiable d’une capitale qui ne ressemble pas encore à une ville moderne.
Les Mauritaniens ne veulent plus des promesses mais des résultats concrets en particulier le ministre de l’Agriculture qui n’a pas cessé de sillonner la vallée pour impulser une nouvelle politique agricole qui passe par la sécurité alimentaire. Et pour boucler la boucle le 25 janvier prochain le ministre de l’Economie et celui de l’Intérieur, les deux piliers du régime de Ould Ghazouani, les deux poids lourds respectivement des investissements pour les secteurs producteurs et la décentralisation.
Les députés de l’opposition ne sont sans savoir que les Mauritaniens attendent beaucoup du gaz et de la baisse des prix des denrées alimentaires et s’interrogent sur l’impact de dévaluation de l’ouguiya sur l’économie. Et la deuxième interrogation concerne le premier flic du pays sur le prolongement de l’enrôlement des citoyens qui ne résout pas l’accès à l’état civil de tous les citoyens et sur la poursuite de la répression policière et surtout la recrudescence du banditisme à Nouakchott et du trafic des stupéfiants. C’est une épreuve difficile à laquelle devra s’attendre le gouvernement durant deux semaines devant le parlement.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 06 janvier 2024)
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