L’arrestation cette semaine à Nouakchott d’une douzaine d’étrangers suspectés de crimes divers relance la criminalité grandissante dans la capitale avec l’émergence de bandes de malfaiteurs dans les quartiers populaires.
Des recherches se poursuivent sur le territoire pour mettre la main sur le reste de cette bande de malfaiteurs considérés étrangers. Cette révélation de la sureté nationale sans la précision des nationalités étrangères suspectées est considérée par les observateurs comme un pis-aller pour mettre sur le dos de l’étranger tous les malheurs des Mauritaniens. Ce n’est pas la première fois que les étrangers sont pointés du doigt comme responsables de ce qui ne va pas en Mauritanie.
L’ancien président Ould Aziz avait utilisé ce bouc-émissaire en pleine crise post-électorale lors des manifestations dans une capitale en état de siège pour couvrir le putsch électoral en faveur de son dauphin. Et une fois élu en 2019 Ould Ghazouani reprend le même bâton pour justifier les troubles à Nouakchott, Boghé et à Zouérate lors des manifestations contre l’impunité des crimes contre Oumar Diop après son interpellation dans un commissariat de police et Mohamed Lemine tué par balles.
La recrudescence de la criminalité inquiète les citoyens mais il n’y pas que les étrangers qui braquent les banques ou font des vols à la sauvette des portables et bijoux des femmes ou pire qui tuent. Les bandes de voleurs sont également de jeunes mauritaniens qui s’adonnent de plus en plus à la consommation de drogues dures et au banditisme.
Ce sont des jeunes récidivistes et de chômeurs de longue durée dont beaucoup sont issus de la vallée et grossissent les rangs des gangs dans les quartiers populaires. Cette arrestation d’étrangers suspectés de crimes est une fuite en avant des autorités de Nouakchott pour lutter contre le trafic de drogue et la criminalité des jeunes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 08 novembre 2023)
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