Fidèle à la tradition républicaine, le président mauritanien donne le coup d’envoi de la rentrée scolaire 2023-2024 dans une école de la capitale et placée sous le signe de la deuxième année de la réforme du système éducatif et sur fond d’une exposition de l’enseignement originel cher à Ould Ghazouani et relayée par une vidéo mettant en avant les meilleurs élèves aux différents concours et les efforts des équipes éducatives.
Cet habillage bien préparé de la rentrée scolaire par les organisateurs est loin de refléter la réalité des résultats catastrophiques du baccalauréat de 2022 et 2023 et des concours d’entrée au collège. Et encore moins la triste réalité dans les régions notamment dans les villes de Boghé et de Rosso confrontées à des inondations où la rentrée pour certaines écoles n’est pas des meilleures. L’école républicaine qui entame sa deuxième année de la réforme du système éducatif sur fond d’un bilan de quatre années en termes d’infrastructures de recrutements et de matériels pédagogiques, ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens.
Au-delà de l’aspect symbolique du coup d’envoi de la rentrée scolaire par Ould Ghazouani les observateurs pointent des messages brouillés sur les performances d’un système éducatif qui accélère l’arabisation et exclut les écoliers non arabophones appelés à s’assimiler par force ou disparaître. Et pendant ce temps les enfants des élites mêmes arabes se bousculent dans les écoles privées.
Une pléthore de classes et matériels pédagogiques d’enseignants ne font pas la réussite d’une rentrée scolaire. Il y a longtemps que l’école publique est au point mort. L’école républicaine marche à tâtons avec deux vitesses.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 03 octobre 2023)
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