Le Huffpost – Comme souvent, tout peut aller très vite à l’Olympique de Marseille, dans le positif comme le négatif. Depuis ce dimanche et un match nul contre Toulouse (0-0), cela va même très très vite et malheureusement pour les supporters marseillais, dans le mauvais sens.
Ce mardi 19 septembre, l’OM, pourtant invaincu et troisième de Ligue 1, pourrait perdre son entraîneur espagnol, Marcelino, tandis que son président, Pablo Longoria, aurait lui songé à démissionner avant d’y renoncer. Une situation de crise presque inédite pour le club olympien, qui en a pourtant connu un certain nombre dans son histoire, dans laquelle les supporters ultras ont joué un rôle majeur.
Pour y voir plus clair et comprendre ce séisme, à l’entame d’une semaine où l’OM doit affronter coup sur coup – et à l’extérieur – l’Ajax d’Amsterdam en Ligue Europa et le PSG en Ligue 1, il faut reprendre les faits chronologiquement.
Entre le 9 août et le 1er septembre
Tout débute très mal pour les joueurs marseillais, dans la torpeur du mois d’août, quand ils se font sortir à la surprise générale par les Grecs du Panathinaïkos en 3e tour préliminaire de Ligue des champions. Une première désillusion pour le club, qui se consolera avec la Ligue Europa. Le début de saison en Ligue 1 est certes meilleur, mais reste loin d’être transcendant dans le contenu des matches : 2 victoires et 2 nuls, contre des adversaires qui ne sont pas promis au haut de tableau.
17 septembre
Après la trêve internationale de rentrée, la Ligue 1 reprend ses droits avec un Marseille-Toulouse au stade Vélodrome. Quatre-vingt-dix minutes très ternes plus tard, la réaction des 63 477 spectateurs présents est à la hauteur du spectacle proposé : une immense bronca après un match nul raté et sans but. Les ultras invitent alors les joueurs à « mouiller le maillot » ou à « se casser », un chant traditionnel des périodes de crise.
18 septembre
Tout s’accélère au lendemain de cette performance sans saveur. Lors d’une réunion prévue de longue date avec les leaders des groupes de supporters ultras, très influents à l’OM et menés par celui des South Winners Rachid Zeroual, l’ambiance est extrêmement tendue entre ceux-ci et le président Pablo Longoria, le directeur du football Javier Ribalta, le directeur financier Stéphane Tessier et le directeur général Pedro Iriondo, tous réunis dans la salle de conférence de presse du centre d’entraînement marseillais.
Comme le rapporte RMC Sport, les griefs des supporters tournent autour de la récente gestion de joueurs emblématiques du vestiaire (Dimitri Payet, Mattéo Guendouzi ou Steve Mandanda il y a un an), le départ d’Alexis Sanchez ou le choix et le style de l’entraîneur espagnol Marcelino, coupable d’avoir été choisi selon certains car ami de Pablo Longoria.
Toujours selon RMC Sport, selon certains témoins de cette réunion expéditive, les dirigeants autour de la table restent « choqués et sans mot » face à ce qui leur est reproché. Ce sont les supporters eux-mêmes qui mettent fin à l’entrevue et quittent dans la foulée la Commanderie, d’après le média sportif.
19 septembre
Le jour du basculement. Selon L’Équipe et RMC Sport en début d’après-midi, Marcelino a annoncé son départ à ses joueurs dans la matinée après avoir dirigé l’entraînement. Le technicien espagnol n’aurait pas digéré les discussions de la veille entre supporters et dirigeants, indique RMC Sport. Il deviendrait alors le coach le plus éphémère de l’OM au XXIe siècle (7 matches officiels).
En attendant l’officialisation de ce départ, Jean-Pierre Papin est pressenti sur le banc jeudi face à l’Ajax Amsterdam, pour la première journée de la Ligue Europa, écrit L’Équipe. L’ancienne star olympienne était jusque-là conseiller de Pablo Longoria au club, et sa dernière expérience d’entraîneur remontait à la période 2020-22, quand il dirigeait le club de Chartres au quatrième échelon national.
Après cette annonce, on croyait avoir vécu le plus gros en ce mardi de fin d’été. C’était sans compter sur cette information délivrée exclusivement par la version espagnole d’Eurosport : le président Pablo Longoria quitterait lui aussi le navire, également très marqué après la réunion de lundi avec les représentants des supporters, pendant laquelle il aurait reçu des menaces de mort.
Vincent Gibert
Source : Le Huffpost (France)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com