Hors du Liberia 48 jours : George Weah plus footballeur que président ?

Jeune Afrique Annoncé à l’étranger pour au moins un mois et demi, George Weah est en ce moment au Qatar pour encourager, à la Coupe du monde de football, son fils, qui ne joue même pas pour le Liberia. L’absence du président fait polémique.

 

« La Coupe du monde de football ne doit pas être politisée », ne peuvent s’empêcher d’argumenter les opposants au boycott de l’actuel mondial. La consigne n’empêche pas les Africains de scruter les séjours qatariens de dirigeants politiques du continent et de juger de leur opportunité. Le Ghanéen Nana Akufo-Addo ? Il dirige une nation qualifiée en lice.

Le Rwandais Paul Kagame ? Il est actuellement porté par des responsabilités continentales, à la tête du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Le Sénégalais Macky Sall ? Il assume tout à la fois la présidence d’un pays qualifié et celle de l’Union africaine. Mais quid du président du Liberia ?

Nul n’ignore que l’ancien footballeur George Weah a fait la fierté de son continent en devenant, en 1995, le premier et unique joueur africain à recevoir le Ballon d’or. Celui qui prise les métaphores politico-sportives est d’ailleurs l’invité d’honneur de la Fédération internationale de football association (FIFA).

Les médias n’ont pu s’empêcher de souligner que le séjour qatarien de Weah était aussi d’ordre familial. En coulisses d’un match, le chef de l’État a été filmé en train d’étreindre son fils footballeur Timothy, buteur face au Pays de Galles. Le Liberia n’est pourtant pas qualifié à la phase finale de la compétition : c’est que le rejeton du président défend les couleurs des États-Unis d’Amérique.

Coût d’un tel voyage

Le chauvinisme n’est pas le seul ressort de la grogne naissante de quelques Libériens. Alors que le président Weah ne prévoit pas de rentrer au pays avant la fin de la compétition, soit le 18 décembre, il a quitté son palais depuis un mois, soit le 1er novembre dernier.

Dans un premier temps, le Sénat libérien n’avait pourtant été informé que d’un séjour de trois semaines à l’étranger, consacré à « une série de rencontres bilatérales et multilatérales avec des homologues et dirigeants d’entreprises ». Mais, le 18 novembre, les sénateurs ont été prévenus que le ministre de la Justice, Frank Musa Dean, assurerait la gestion des affaires du cabinet, en consultation avec la vice-présidente du pays, Jewel Howard-Taylor.

Lire la suite

Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Source : Jeune Afrique (Le 30 novembre 2022)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page