Mauritanie : le président de la CNDH persiste et signe des améliorations des droits de l’homme à Genève

En constatant qu’il y a un grand mieux dans le traitement des droits de l’homme en Mauritanie et la dignité à Genève des ONG nationales et des victimes du passif humanitaire faisant allusion aux veuves et orphelins et les rescapés des camps d’Inal, le président de la CNDH fait un double langage révélateur de la position toujours ambiguë sur les graves violations des droits de l’homme hier comme aujourd’hui sous le régime de Ould Ghazouani.

Pour la première fois le président de la CNDH est devant les experts des Nations-Unis sur les droits de l’homme à Genève pour livrer le premier rapport du gouvernement mauritanien sur la protection des personnes contre les disparitions forcées. Ould Bouhoubeyni en sort sensible aux témoignages poignants des veuves et orphelins des 28 soldats négro-africains assassinés par l’armée en 1991 et des rescapés des camps d’horreur d’Inal.  Cette page sombre de l’histoire de la Mauritanie ne le laisse pas indifférent au point de reconnaître la dignité des victimes du passif humanitaire.

Cependant le président de la CNDH persiste et signe qu’il y a un grand mieux dans le traitement des droits de l’homme depuis l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani. Ce double langage inquiète les observateurs qui considèrent que le représentant de l’Etat mauritanien à Genève joue un double jeu qui cache en réalité les dérives actuelles du chef de l’Etat en matière de violations des droits de l’homme.

Après quatre années de gouvernance Ould Ghazouani totalise quatre assassinats de paisibles citoyens par les forces de l’armée et de sécurité impunies malgré les pressions nationales et les réseaux sociaux. Et en laissant entendre que les problèmes mauritaniens se règlent entre les Mauritaniens, Ould Bouhoubeyni a en partie raison mais quand la justice est défaillante et ne pas la reconnaître est un déni de justice.

Les avancées en matière de droits de l’homme ne se limitent pas aux multiples visites à l’intérieur du pays pour dénoncer de cas flagrants d’esclavage encore moins le renforcement du cadre juridique et institutionnel si les lois incriminant la pratique de l’esclavage sont appliquées à moitié alors que l’esclavage fondé sur l’ascendance persiste dans les régions esclavagistes et que les tortures sont légion dans les prisons.

Les formes perverses de l’esclavage moderne viennent compliquer l’arsenal juridique. La CHDH est appelée surtout à procéder à des alertes internationales sur les discriminations en Mauritanie au niveau de l’enrôlement des citoyens et des nominations monocolores du chef de l’Etat. En définitive la communication du président de la CNDH à Genève est une partie émergée de la situation des droits de l’homme en Mauritanie.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 14 septembre 2023)

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