Kassataya – Il suffira pourtant de ne pas voter pour lui, de battre campagne, le moment venu, contre lui, de discuter ses idées, de scruter son parcours et de combattre son projet politique. Le meilleur moyen de faire mordre la poussière à un candidat à une élection, c’est encore de ne pas voter pour lui.
Il faut croire que de cela certains ne se satisfont pas. Comme si, à leurs yeux, l’enjeu n’était pas là et n’a jamais été là. Pas plus hier pour Macky Sall qu’aujourd’hui pour celui que ce dernier s’est choisi comme successeur possible si les électeurs, seuls maîtres du jeu, l’actent. Comme si, pour eux, il ne fallait jamais surestimer le volatil bulletin de vote.
Alors ils fourbissent leurs armes. La sulfateuse est déjà de sortie et les «fouilles identitaires» à l’œuvre. La chasse au pédigrée réel ou supposé du candidat désigné est lancée. La généalogie doit être mise à nu à la manière du scanner pour un squelette. On sait par expérience que la chasse aux origines se fait à l’arme lourde, calibrée à la taille du gibier. On sait également que les chasseurs ne reculent devant rien. Surtout pas devant les approximations et les rumeurs. On sait enfin qu’elle fait des victimes.
On s’en croyait vaccinés pour en avoir mesuré les dégâts en Côte d’Ivoire. Là-bas, elle s’est appelée «ivoirité». L’un de ses promoteurs et armuriers a rejoint récemment un monde meilleur. Paix à ses cendres.
S’appellera-t-elle «sénégalité» au Sénégal ? Rejetons-en l’augure pour retenir que dans « sénégalité» il y a égalité. Souhaitons que les citoyens électeurs sénégalais tiennent le candidat Amadou BA, car c’est de lui qu’il s’agit, pour ce qu’il est : un Sénégalais parmi d’autres Sénégalais. Un Sénégalais qui l’a été suffisamment pour avoir le parcours qui a été jusqu’ici le sien.
Que ceux qui auraient à cœur de le disqualifier politiquement se contentent de le faire par leur vote et dans le respect des règles du débat démocratique. Loin des relents du débat actuel sur ses origines supposées.
Ceux-ci trahissent l’étendue des dérives du discours public dans un pays que l’on a peut-être surestimé en l’érigeant en modèle mais qui n’en a pas moins donné des gages de son aptitude à contenir certains risques de débordement. Surtout dans le contexte de la sous-région. Comment et par qui en est-on arrivé là ?
Suggestion kassataya.com :
Au Sénégal, le parti au pouvoir se choisit enfin un candidat
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