La fin du remplissage du mégabarrage sur le Nil relance les tensions entre Ethiopie et Egypte

L'Ethiopie a annoncé dimanche avoir terminé le remplissage du Grand barrage de la renaissance qu'elle a construit sur le Nil, ravivant les tensions avec l'Egypte, qui a condamné une opération "unilatérale" et "illégale".

Le Soudan, autre pays situé en aval de ce mégabarrage présenté comme le plus grand d’Afrique, n’avait pas réagi dimanche soir.

Ces dernières années, Khartoum et Le Caire, qui voient le barrage comme une menace pour leur approvisionnement en eau, ont à plusieurs reprises demandé à l’Ethiopie de cesser le remplissage du réservoir du Grand barrage de la renaissance (Gerd), en attendant un accord tripartite sur ses modalités de fonctionnement.

Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, avaient repris le 27 août dernier.

« C’est avec grand plaisir que j’annonce que le quatrième et dernier remplissage (d’eau) du barrage de la Renaissance a été réalisé avec succès », a déclaré dimanche le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed dans un message posté sur le réseau social X (ex-Twitter).

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur le site du Grand barrage de la Renaissance (Gerd), le 20 février 2022 à Guba, en Ethiopie

« Il y a eu beaucoup de défis, nous avons souvent été poussés à faire marche arrière. Nous avons eu un défi interne et des pressions extérieures. Nous avons atteint (ce stade) en faisant face avec Dieu », a-t-il ajouté.

« Je crois que nous terminerons ce que nous avons prévu », a affirmé le dirigeant éthiopien.

Le Bureau du Premier ministre a ensuite posté plusieurs photos montrant Abiy Ahmed sur le site du barrage avec un message en anglais: « Notre persévérance nationale envers et contre tout a porté ses fruits ! »

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a dénoncé cette opération.

Le « remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance sans accord avec les deux pays en aval (Egypte et Soudan) est (…) illégal », et « pèsera » sur les négociations entre les trois pays, a-t-il indiqué dans un communiqué.

 

Menace existentielle

 

Barrage sur le Nil

Avec ce mégabarrage hydroélectrique (1,8 km de long, 145 mètres de haut) capable de générer à terme plus de 5.000 mégawatts, l’Ethiopie entend doubler sa production d’électricité, à laquelle environ seulement la moitié de ses quelque 120 millions d’habitants ont actuellement accès.

Jugé vital par Addis Abeba, le Gerd, qui a coûté environ 3,5 milliards d’euros, est au coeur d’un conflit régional depuis que l?Ethiopie a commencé sa construction en 2011.

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Nairobi (AFP)

Source : Courrier international

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