LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE RESTE DEBOUT

Le pays endure plusieurs morts dans des manifestations violentes provoquées par Sonko et ses partisans. Ces pertes humaines n'émeuvent pas les pétitionnaires. Comment d'éminents juristes peuvent-ils demander au président de faire libérer un détenu ?

Seneplus publie l’intégralité de la tribune co-signée par 1220 sénégalais parmi lesquels 80 universitaires dont 5 recteurs, 200 acteurs politiques, 167 exécutifs territoriaux, 292 parlementaires, des religieux, des agents de l’Etat, des acteurs économiques, des sportifs et des artistes entre autres.

Nous traversons une curieuse période. Vocable plébiscité, la démocratie est devenue un cri de ralliement d’une galaxie fort hétérogène. Des universitaires pétitionnaires aux militaires putschistes, des populistes impénitents aux ultralibéraux enragés, des activistes frénétiques aux influenceurs autoproclamés, de vieux jeunes en quête de popularité et de reconnaissance aux rangés des voitures désireux de sortir de l’oubli, la coalition des « démocrates » vitupère de déclaration en déclaration.

Confondant vérité et notoriété, nos doctes « démocrates » ignorent royalement les faits et versent dans une entreprise incroyable de justification de l’injustifiable. Pour d’éminents universitaires, il faut dire sans ambages que c’est le comble du manque de rigueur. Nous en jugeons par la dernière pétition en date de 142 personnalités du monde universitaire, des barreaux et de l’opposition sénégalaise.

Les faits sont sacrés. Il faut donc les respecter. Le monde entier a été témoin de l’irruption d’une nouvelle pratique qui gangrène l’espace politique sénégalais. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, un chef de parti, objet de plaintes dans le cadre d’affaires strictement privées, refuse de répondre à la justice et appelle publiquement ses partisans à l’insurrection et à l’usage de tous les moyens pour renverser un Président démocratiquement élu.

Joignant l’acte à la parole, des groupes de personnes pillent des commerces, incendient des stations d’essence et des domiciles de citoyens, détruisent des biens publics, attaquent des commissariats de police et des brigades de gendarmerie. Même l’université, lieu de production du savoir et abri de la raison, n’a pas échappé à la furie de ces groupes. Où étaient les signataires de cette pétition ?

La dernière actualité inattendue est l’attaque d’un véhicule de transport en commun avec des cocktails Molotov. Bilan macabre : deux filles calcinées et de nombreux blessés. Le Sénégal endure encore la mort de plusieurs jeunes à la fleur de l’âge dans des manifestations violentes provoquées par M. Ousmane Sonko et ses partisans. Mais l’indignation des pétitionnaires est si précieuse que ces pertes humaines ne les émeuvent.

Ils ne s’émeuvent pas, non plus, lorsque M. Ousmane Sonko et ses partisans défient systématiquement les institutions et les organes de l’Etat, jettent le discrédit sur la magistrature, la police et la gendarmerie, diffusent de fausses nouvelles pour inciter les populations à l’émeute et disséminent des discours de haine.

Nos pétitionnaires « oublient » tout cela. Aucune allusion à ces faits graves n’effleure de leurs déclarations respectives comme si la réalité était autrement moins importante que la déclaration de principe.

Pourtant, les actualités médiatiques ont rendu compte, de façon circonstanciée, de tous les faits cités ci-dessus. Mais, pour les pétitionnaires, la sécurité des personnes et des biens est autrement moins essentielle que la liberté de violer les règles démocratiques. La sécurité nationale est autrement moins essentielle que la liberté de violer les règles démocratiques. L’intégrité des institutions, garante des équilibres fondamentaux de la société, est autrement moins essentielle que la liberté de violer les règles démocratiques.

La mise sous mandat de dépôt de Monsieur Ousmane Sonko est bien fondée, jusqu’à ce que le juge dise le contraire, sur des faits qui ne souffrent d’aucune contestation possible. C’est dans ce cadre que s’inscrit la dissolution de Pastef, organisation qui a donné les preuves tangibles, par les discours et les pratiques de ses responsables, de son caractère séditieux et violent.

Les pétitionnaires ne cautionnent pas seulement cette série de violations qui sapent les bases de notre démocratie, disqualifient nos traditions de saine confrontation des idées et le consensus autour de l’intégrité des institutions. Ils opèrent également dans une étonnante rupture d’égalité entre citoyens sénégalais. Autrement, comment peuvent-ils demander la « mise en liberté d’office d’Ousmane Sonko » (citoyen supérieur) et la « liberté provisoire pour les autres personnes détenues » (citoyens inférieurs) ?

De plus, comment d’éminents juristes parmi les signataires peuvent-ils demander au Président de la République de faire libérer un détenu, « oubliant » le principe de la séparation des pouvoirs ?
Voilà où mène le parti pris aveugle aux dures réalités et à la vérité. Ils savent, pourtant, qu’au Sénégal, personne n’a jamais été inquiété pour ses opinions. La liberté d’expression est totale par tous les moyens de communication.

En vérité, toutes les personnes détenues l’ont été pour des propos qui contreviennent à la loi (appel à l’insurrection, discrédit sur les institutions, outrage à magistrat ou autre agent public dans ses fonctions), ou pour des actes portant atteinte à la sécurité publique et privée (fabrication, détention et usage de cocktails Molotov, destruction de biens publics et privés, conspiration, etc).

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Texte Collectif 

 

 

 

Source : Seneplus (Sénégal)

 

 

 

Suggestion kassataya.com :

POUR LA LIBÉRATION DE SONKO ET LA PRÉSERVATION DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’ÉTAT DE DROIT

 

 

 

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