Mauritanie : Ould Bilal s’autocongratule sur les grands projets structurants en cours devant les nouveaux députés

Le discours lénifiant du premier ministre mauritanien sur la politique générale du gouvernement n’a pas laissé indifférent les nouveaux députés de l’opposition qui la qualifie en déphasage de la réalité des Mauritaniens. Ould Bilal s’est empressé de faire miroiter les grands projets structurants en cours de la capitale sur l’assainissement, l’eau et l’électricité et les grands chantiers des routes et sur l’emploi des jeunes.

C’est un chef du gouvernement requinqué par sa troisième reconduction et avec beaucoup de zèles qui vient de présenter la politique générale du gouvernement à une année de la fin du quinquennat de Ould Ghazouani. Les observateurs reviennent sur les grands projets structurants en cours symboles pour Ould Bilal des avancées du programme quinquennal. En ciblant la capitale, le premier ministre tombe dans son propre piège de réalisations inachevées depuis 2019 avec un taux d’accès à l’eau de 72 pour cent alors que l’électricité atteint 54 pour cent pour une ville qui compte aujourd’hui près de 800000 habitants.

Une démographie galopante qui plombe les politiques publiques en faveur des quartiers populaires où règne aujourd’hui la terreur des gangs qui contrôlent le trafic des stupéfiants. Nouakchott est devenue une capitale dangereuse et une ville chère avec la hausse des prix des denrées alimentaires qui impacte les ménages faibles. Des résultats d’une gouvernance à vue avec des exécutants qui font de l’affichage médiatique, une méthode de gouvernement. Les nouveaux chantiers de routes, de ponts et d’écoles, de réseaux d’assainissement, d’eau et d’électricité de numérique, accusent des retards liés au non-respect des contrats des entreprises.

Dans un contexte où des milliers de jeunes se ruent vers les Etats-Unis, Ould Bilal a du mal à convaincre les nouveaux députés sur la politique de l’emploi avec le recrutement de 2300 travailleurs dans tous les domaines de la santé depuis 2019. Un chiffre éloquent de quatre années, révélateur du manque de considération dans un secteur vital de la santé des populations.

La création d’un fonds national d’emploi et la restructuration de l’agence de l’emploi des jeunes sont considérés comme des coquilles vides en déphasage avec la réalité du marché de l’emploi et le manque de dynamisme du secteur privé dont le partenariat avec le public peine à décoller.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 24 juillet 2023)

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