
Le déficit budgétaire mauritanien atteint en 2023 près de 10 milliards d’ouguiyas. Un mauvais signe de l’augmentation des dépenses publiques liées à l’augmentation des salaires et les engagements de Ould Ghazouani pour aider les familles les plus démunies et lutter contre l’exclusion. Ce nouveau programme économique et financier constitue le cheval de bataille pour un second mandat en 2024.
L’héritage d’une situation économique gravissime de 10 années de pillage des ressources naturelles qui n’ont pas facilité les quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani. La dette extérieure excessive estimée en 2019 à 5 milliards de dollars impacte sur les dépenses d’investissement de développement. Le programme quinquennal n’a pas donné tous les résultats escomptés à cause en partie de la résilience dictée par la pandémie provoquée par le covid-19 en 2020 et la guerre en Ukraine en 2022.
Une situation qui oblige le gouvernement à importer davantage les céréales et faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires qui pénalise les ménages les plus faibles. Le programme phare de OUld Ghazouani « TAAZOUR contre l’exclusion et la pauvreté coûte cher au contribuable. Et les réformes structurelles de l’agriculture et de l’élevage nécessitent des investissements extérieurs qui tombent à compte-goutte. La réhabilitation et la construction de nouvelles routes bitumées reviennent chères à l’Etat à cause des délais d’exécution qui ne sont pas respectés par les entreprises. De même l’exécution des projets de développement accuse des retards. A ce sujet Ould Ghazouani veut s’inspirer du modèle malaisien pour les grands projets de développement.
Les Mauritaniens ont surtout soifs et vivent toujours dans l’obscurité après 63 années d’indépendance. Le manque d’évaluation et de suivi des projets pendant quatre ans a des effets négatifs sur les priorités de 2024 relatives à la lutte contre les inondations, la réforme du système éducatif et celle de l’agriculture et de l’élevage.
C’est le sens du nouveau programme économique et financier qui a pour ambition de combler le retard du programme quinquennal avec l’augmentation des salaires des fonctionnaires et les aides sociales. Le boom économique escompté en 2024 est un simple vœu pieux dans un pays gangrénée par la corruption et la prévarication. L’apparence d’amélioration économique mise en avant par les gendarmes financiers mondiaux FMI et Banque mondiale cache bien un pays fragile sur le plan sécuritaire à quelques mois de la présidentielle de 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 juillet 2023)
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