C’est le chef du conseil supérieur de la magistrature et en même temps chef de l’Etat qui vient de recevoir le rapport sur la réforme de la justice en Mauritanie. Un diagnostic de la justice qui ne laisse ni chaud ni froid les Mauritaniens qui n’ont plus confiance au troisième pouvoir.
Après le rapport de la situation des droits de l’homme en Mauritanie, le président Ould Ghazouani vient de recevoir celui de la justice. Une synthèse des derniers états généraux de Nouakchott. C’est un rapport qui ne peut laisser indifférent le chef du conseil supérieur de la magistrature et en même temps chef de l’Etat.
Une double casquette qui devra permettre à Ould Ghazouani d’être à la hauteur d’une ambition de réformer une justice à laquelle les Mauritaniens ne croient plus à cause des nombreuses bavures policières et de l’armée impunies. Et également l’existence de tribunaux qui manquent de moyens humains et matériels pour faire face à des prisons surpeuplées. C’est surtout l’application des lois incriminant l’esclavage qui est pointé du doigt avec en toile de fond la pression des lobbies de l’esclavage.
Une justice trop dépendante du chef de l’exécutif dont l’instrumentalisation à des fins politiques est un secret de polichinelle comme en témoigne l’affaire de la décennie de l’ex-président Ould Aziz. Les observateurs ont l’impression de simulacre de procès. Le régime de Ould Ghazouani est plus affairé à préparer sa reconduction en 2024 et entend mener les affaires de Chouvi Cheine, de Oumar Diop et de Moahamed Lemine à l’abri des familles des victimes et des voix critiques de l’opposition.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 13 juillet 2023)
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