En pointant du doigt l’immigré Ouest africain en Mauritanie de participer aux manifestations des jeunes dans plusieurs villes, le patron de l’espionnage mauritanien est dans tous les secrets de l’Etat. Une accusation qui s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique d’expulser les étrangers noirs.
Et derrière cette déclaration du directeur général de la sureté nationale se cache un plan B pour discréditer cette jeunesse contestataire en la privant par exemple de leur citoyenneté. C’est le recensement biométrique qui est pointée du doigt par les observateurs. Les jeunes qui sont détenus risquent même l’expulsion faute d’enrôlement. Et tous les sans-papiers sont en danger. Cette politique qui ne date pas d’aujourd’hui ressemble fort à celle d’épuration ethnique sous le régime du génocidaire Ould Taya responsable des déportations des négro-africains en 1989 au Sénégal et au Mali.
Cette politique répressive repose sur un double langage qui s’inspire de l’intimidation des manifestants avec la ferme volonté d’appliquer la loi d’un côté et de l’autre la volonté de garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens. La réalité des faits est terrifiante avec la rafle de plus d’une centaine de personnes chez eux.
La cible des étrangers devient alors un bouc-émissaire pour mettre en œuvre une politique machiavélique. C’est le sens de l’expulsion de 13 étrangers maliens, sénégalais et d’autres nationalités ouest-africaines dans la cité minière à Zouerate. Et pendant ce temps, les observateurs s’interrogent sur une justice qui semble fermer les yeux sur les présumés criminels de Mohamed Lemine et de Oumar Diop.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 03 juin 2023)
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