Mauritanie – Infernal ! / Par Tijane BAL

Que s’est-il (encore) passé ? Un mort ! Un mort qui se trouve être « noir ». Au moins, ces deux faits ne sont pas sujets à débat. Le reste, on peut le craindre, risque de se solder en controverses. A commencer par la relation des faits déclencheurs du drame, l’arrestation qui aurait mal tourné, sur fond de tentative d’extorsion de fonds dont la victime aurait été l’objet de la part de policiers. Une occurrence cocasse en soi si elle était avérée.

Conduit au commissariat, le jeune homme arrêté aurait succombé à des mauvais traitements et aurait été transporté à l’hôpital. Sa famille a été informée de son décès dans la nuit. Un malaise voire des prétendus antécédents médicaux auraient été invoqués en pointillé par la police en guise de ligne de défense potentielle.

Il est un autre fait qui sonne comme un quasi rituel. Il tient aux accusations de racisme en référence à des précédents. Ce trope ne devrait plus être éludé. D’où vient que chaque drame semblable à celui qui vient de se produire donne lieu systématiquement à un procès sinon de la police au moins d’une certaine culture policière dont le racisme est le principal chef d’accusation ?

L’expérience des Etats-Unis prouve d’ailleurs que l’appartenance raciale des policiers ne les préserve en rien de cette culture. Bien au contraire. Il s’agit, ne l’oublions pas, d’une acculturation professionnelle avec ses codes et ses procédés de persuasion ou de contrainte plus ou moins implicites et plus ou moins intériorisés.

Reste que la police est une institution supposée nationale et les policiers des agents publics. L’exercice de leurs missions ne devrait s’affranchir de règles de discipline et le cas échant d’un régime de sanctions.

Le comportement des policiers, lorsqu’il est détachable de leurs missions, les met en cause personnellement. Quand les inconduites sont systémiques et enracinées, il y a lieu de questionner leur origine, leurs fondements et les raisons de leur ancrage.

Ces questionnements débordent le périmètre de la seule police et renvoient davantage à une culture politique globale qu’aux seules déontologie et éthique policières. Un slogan qui se voulait ironique demandait : qui, pour nous protéger de la police ? Ironique vraiment ? On pourrait même y ajouter: qui pour protéger la police d’elle-même ?

 

 

Tijane BAL pour Kassataya.com

 

 

 

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