Élections 2023 Mauritanie : les scandales démocratiques répétitives ne laissent aucun espoir d’alternance

Un fichier électoral chasse-gardé du ministère de l’Intérieur, une CENI partiale et impuissante face au scandale des inscriptions sur les listes électorales, un conseil constitutionnel qui apparaît comme observateur dans les bureaux de vote et  enfin la flagrance de la non-neutralité de l’administration dans la campagne. Autant de mauvais signes qui ne vont pas dans le sens de la transparence des élections du 13 mai prochain.

L’opposition se retrouve ainsi comme le dindon de la farce derrière un accord fragile qu’il avait signé avec l’Intérieur pour le bon déroulement des élections. Ce n’est pas une surprise pour les observateurs très pessimistes depuis le jour où Oud Ghazouani a mis fin unilatéralement le dialogue politique pour imposer son agenda caché pour préparer les élections du 13 mai prochain. Un enjeu fondamental pour lui puisque c’est la première fois qu’il est confronté à des élections intermédiaires depuis son élection en 2019 avec la présidentielle 2024 en ligne de mire.

Les observateurs ne sont pas dupes d’un gouvernement qui a tout préparé en mettant en place une CENI où il est majoritaire en confectionnant des cartes d’électeurs par une société amie émiratie en lâchant son gouvernement dans la course électorale pour briguer des mandats sans oublier surtout en permettant à des chefs d’établissements publics de candidater aux élections. C’est le parti EL INSAF qui en sort même avec une violation de la loi électorale finalement presque oubliée par l’opposition bernée sur tous les plans. Elle n’est pas consultée pour l’installation des bureaux de vote encore moins informé d’un conseil constitutionnel qui mandate des juges pour observer les urnes à la place d’un observatoire national indépendant qu’elle avait réclamé lors des négociations avec l’Intérieur.

En définitive avec un système électoral verrouillé en amont et en aval, le régime de Ould Ghazouani a toutes les chances de gagner largement ces élections c’est-à-dire avec une majorité absolue à l’Assemblée nationale et pourquoi pas la présidentielle de 2024. Ce qui ne laisse aucun espoir d’alternance démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 04 mai 2023)

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