Pape Amghar Dieng : le rassembleur / Par Moussa SECK

Le Mardi 24 Janvier 2023 restera un jour historique, mémorable pour le foot Mauritanien avec la première victoire doublée d’une qualification à un quart de finale d’une compétition continentale : le CHAN. Mais l’euphorie, l’extase vont vite laisser place à la désolation, à la tristesse avec la terrible nouvelle du décès de PAPE AMGHAR DIENG vice-président de la FFRIM et chef de la délégation mauritanienne.

Il était environ 21h40 lorsqu’Ahmedou SG de la FFRIM avec sa maîtrise de l’art oratoire m’annonça la foudroyante nouvelle que l’euphémisme dont il a fait preuve pour atténuer l’effet de la nouvelle n’a pu pour autant amortir le choc dévastateur qui m’envahit. La détresse immense que j’ai ressentie au point d’en perdre ma lucidité est certainement partagée par tous ceux qui ont eu la chance, le privilège de l’avoir connu. Il fait partie de ceux dont la vie sur terre ne fut pas futile puisqu’il a laissé des traces indélébiles que le temps effacera difficilement de la mémoire des hommes.

Pape était un homme pétri de qualités humaines, sociales et professionnelles. Sa première qualité, clé de sa réussite, est « EL BOUROUR » autrement dit le respect, la déférence, l’adoration totales de ses parents et l’obéissance prompte et aveugle à leurs moindres désirs lorsqu’il ne les anticipait pas. L’amour filial qu’il portait à ses parents était très profond comme le prouve toute l’attention, la révérence à l’égard de son père.

 Que LE TOUT PUISSANT le protège et le garde encore longtemps parmi nous. Son plus grand regret était d’avoir perdu sa maman très, très tôt. Ni la présence de sa photo comme fond d’écran ni sa présence sur le bureau ni sa présence dans le salon comme pour veiller sur la famille ni le nom donné à sa propre agence ni même sa fille unique Kor qui bénéficiait à la fois de l’amour paternel et de l’amour filial du fils à sa mère ne pouvaient compenser la perte. Jovial, son sourire illuminait toujours son visage et rassurait tous ceux qui l’abordaient

. En dépit de son aisance matérielle et financière, c’était un homme sobre, modeste et humble qui vivait au même niveau que tout le monde. Il s’est refusé de déménager à Tevragh-Zeîna pour ne pas se couper de ses racines et rester dans le milieu où il a vécu et proche des gens qui l’ont vu s’épanouir.

Père de famille modèle, il a su donner une très bonne éducation à ses enfants dans le respect des préceptes de notre sainte religion. Il ne pouvait en être autrement pour le fervent croyant qu’il fut. Pour sa famille, il n’était pas seulement l’époux et le père. Il était selon les circonstances le grand frère, l’ami, le compagnon ou le confident. Il était tout cela à la fois pour mettre ses enfants sur le droit chemin dans un monde en perdition et de plus en plus pervers.

PAPE AMGHAR DIENG, était un homme bon dont l’immense générosité s’étendait à tout le monde. Il n’a pas besoin d’être sollicité pour que son élan de générosité se manifeste. En attestent tous les témoignages de proches ou d’inconnus comme ce vieil homme dont il avait pris en charge les soins de l’enfant et la cohue de personnes venues de tous les horizons l’accompagner vers sa dernière demeure pour un repos éternel au panthéon des grands hommes.

Pape était un rassembleur pour qui la solidarité est une chaîne humaine qui ne doit être rompue lorsqu’il s’agit d’une cause juste. Ce que prouvent son investissement humain, matériel et financier dans les activités de diverses associations familiales, ONG… visant l’épanouissement de l’homme. Dès notre plus jeune âge il avait fait preuve de cette vertu avec la création du « Relax », puis de notre association socioculturelle « DEUZ » qui s’est fait connaître dans le milieu sportif avec son équipe de foot DEUZ  FC.

Un véritable rassembleur dont l’esprit ouvert l’amène à associer tout le monde à la prise des décisions. Cependant, en bon leader, il savait taper du poing sur la table lorsque la situation l’exige pour imposer ses décisions envers et contre tous pour la bonne cause. C’était un homme pacifique, consensuel pour qui la méchanceté n’est pas « naturelle ». Aussi, veillait-il à tout pour régler tout problème susceptible de désunir l’harmonie et la bonne marche du groupe. Et en grand homme au grand cœur, il n’hésite pas à demander pardon et à s’excuser lorsqu’il se rend compte de son erreur ou du tort qu’il a fait.

Sur le plan professionnel, il était un homme ponctuel, assidu, consciencieux, minutieux, organisé et sérieux dans l’exercice de son travail. Homme d’engagement, d’honneur et de probité, il était passionné et dévoué à la tâche. Une passion « contagieuse » qu’il communiquait facilement autour de lui. C’est pourquoi, comme tout fonceur, il ne s’économisait pas. Il n’avait pas de limites ni dans la dépense d’énergie, ni dans la gestion du temps pour aller au bout de son travail et des objectifs à atteindre. Hanté par la réussite et le travail bien accompli, il ne tolère ni les erreurs ni la fainéantise et encore moins la médiocrité qui le sidèrent et le mettent souvent dans une colère intempestive où on ne le reconnait plus.

Homme de principe, brillant expert comptable, rationnel, pragmatique et dynamique dont les compétences et les qualités d’administrateur font de lui un homme irremplaçable. Sa disparition précipitait laisse derrière lui un vide difficile à combler aussi bien au niveau de la, « sa » CNAM que de la FFRIM. En témoigne ses engagements aussitôt avec la CNAM et la CNASS dont tous les responsables sont venus témoignaient de cette grande perte qui va certainement affecter le fonctionnement de ces institutions étatiques.

Durant son temps libre, il avait deux passions qu’il vivait intensément. D’abord le sport, le football en particulier qui lui a permis de se faire connaître sur le plan national et international. Il lui consacre tout son temps libre et toute son énergie. Vice-président de la FFRIM et Président de la Ligue Nationale de Football, il est pour beaucoup dans le progrès et le succès que connait actuellement notre football. Ensuite, sa seconde passion était la musique. Il était éclectique dans ses choix musicaux. Sa préférence portait sur Dire Straits de Marck Knopfler et le Super Diamono d’Omar Pène qui lui permettaient de se détendre et de retrouver un équilibre moral après une journée de travail.

D’ailleurs, dans sa voiture on ne trouve et on n’écoute que ces deux musiciens.

Moi qui pensais qu’on était orphelin que de parents biologiques. J’ai appris avec ton départ précipité et bien d’autres Boboly,

N’Gouda, Oumar, Jemal Dieng, Moudy Traoré, Abdou Salam Sy, Kader Dieng, Massa Diarra, Ahmed Yahya…, les amis du Relax, de Deuz, les gloires de Thiès, les collègues de travail, la FFRIM… que le mot a un sens plus large encore.

Même si nous sommes peinés par cette perte, nous ne pouvons que nous rendre à l’évidence et accepter un destin qui est le nôtre puisque « A ALLAH appartient ce qu’IL a repris et c’est à LUI qu’appartient ce qu’IL a donné. Chaque chose pour LUI a un terme fixé à l’avance ». A ALLAH nous appartenons et à LUI nous reviendrons.

Que LE TOUT PUISSANT te couvre de SA MISÉRICORDE, expie tes péchés et t’ouvre grandement les portes de SON PARADIS pour un repos éternel. Amine.

 

Moussa SECK

 

 

 

Suggestion kassataya.com :

Mauritanie – Décès du Président de la Ligue Nationale de Football à Oran

 

 

 

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