Aérospatial : où en est l’Afrique dans la conquête de l’espace ?

TV5Monde AfriqueLundi 10 avril, le Kenya déploiera un second satellite dans l’espace, à bord d’une fusée SpaceX depuis les États-Unis. Il portera à 46 le nombre total d’engins africains en orbite. Signe que l’Afrique a pris conscience des « atouts de développement de l’espace » soulève Sékou Ouedrago, fondateur de l’African Aeronautics & Space Organisation (AASO), auteur de « L’Agence Spatiale Africaine, vecteur de développement ».
Entretien.

 

Le satellite Taifa-1 (« Nation-1 » en swahili) décollera depuis la base américaine de Vandenberg en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de l’entreprise privée américaine SpaceX. « Conçu et développé par une équipe de chercheurs kenyans », selon un communiqué du ministère kényan de la Défense et de l’Agence spatiale kenyane, l’appareil « fournira des données satellitaires précises et régulières ».

Alors que le pays est touché par une sécheresse historique, ces informations serviront, entre autres, dans les « domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes et de la surveillance de l’environnement. »

Il s’agira du deuxième satellite kenyan envoyé dans l’espace, après un nano-satellite en 2018, et du 46ème satellite africain en orbite depuis le premier lacement effectué par l’Égypte en 1998. Et depuis quelques années, la tendance est à la hausse.

TV5MONDE : Quel est l’intérêt premier pour le Kenya d’envoyer son propre satellite  dans l’espace ? 

Sékou Ouedraogo : Depuis 1998, quinze pays africains ont envoyé au moins un satellite en orbite. D’un point de vue régalien, cela veut dire qu’on est dans la course. Par ailleurs, lorsqu’un pays africain investit de telles sommes dans un projet spatial, même s’il s’agit d’une université ou d’un acteur privé à la manoeuvre, cela a forcément des atouts de développement.

Bien sûr, chaque pays agit à son niveau. Quand le Maroc lance le Mohammed VI-A d’un coût de 500 millions d’euros et que le Ghana envoie son nano-satellite Ghanasat-1, à 50 000 dollars, les envois n’ont pas la même utilité. Toutefois, le point commun entre les deux pays, c’est qu’ils ont compris l’intérêt d’investir l’espace, en termes d’image, de géopolitique, de puissance.

Lorsqu’on lance un satellite dans l’espace, c’est un message politique qu’on envoie aux autres, à l’instar du Sénégal qui vient de créer son agence spatiale nationale. Autre exemple, Mobutu, ancien président du Zaïre (devenu République démocratique du Congo), avait déjà tenté dans les années 70 des lancements de satellites avec l’aide de sous-traitants allemands. Cela voulait déjà dire quelque chose à l’époque.

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Romain Sinnes

Source : TV5Monde Afrique – (Le 08 avril 2023)

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