Infarctus : comment reconnaître les symptômes pour intervenir rapidement ?

Les signes les plus connus sont une douleur dans la poitrine et le bras gauche, mais il en existe d’autres. Un expert nous aide à comprendre quels sont les symptômes à ne pas sous-estimer pour détecter un infarctus du myocarde et intervenir à temps.

Vanity Fair – Les maladies cardiovasculaires, dont l’infarctus du myocarde, représentent la deuxième cause de décès en France.

En effet, chaque année, plus de 150 000 personnes meurent de maladies cardiovasculaires dans l’Hexagone. En Italie, ils en sont à plus de 224 000. Pour faire le point, une conférence a été organisée à Milan par Motore Sanità, intitulée : « Pnrr, hypercholestérolémie et risques cardiovasculaires : entre nécessité, innovation et organisation ». Parmi les experts qui sont intervenus, Fabrizio Giovanni Oliva, directeur de la structure complexe de cardiologie 1-Unité de soins intensifs modulables de l’hôpital Niguarda de Milan et président désigné de l’ANMCO (l’Association nationale des médecins cardiologues hospitaliers), a également souligné un autre aspect important : les conséquences que ces maladies cardiovasculaires peuvent avoir chez les personnes qui survivent à un infarctus ou à un accident vasculaire cérébral.

Des conséquences qui peuvent être d’autant plus graves que l’intervention est tardive. La survie, en cas d’infarctus du myocarde, est en effet étroitement liée à la précocité de l’intervention. C’est pourquoi il est crucial de savoir reconnaître les signes d’un infarctus.

Les douleurs dans la poitrine et le bras gauche figurent parmi les symptômes les plus connus, mais en existe-t-il d’autres ? « Dans la plupart des cas, l’infarctus se manifeste par une douleur dans la poitrine, derrière le sternum, qui est surtout oppressante et peut irradier », explique le Dr Fabrizio Giovanni Oliva. « L’irradiation la plus fréquente se fait vers le bras gauche mais aussi vers le cou, dans la zone appelée jugulaire en anatomie. Cette douleur est souvent accompagnée d’autres signes tels que l’essoufflement, des sueurs froides et une sensation de malaise général. »

Il convient toutefois de noter que tous les patients ne présentent pas les mêmes symptômes ou ne les ressentent pas avec la même intensité. Parfois, l’infarctus peut se présenter différemment, explique le spécialiste, parce qu’il y a beaucoup de terminaisons nerveuses et d’organes impliqués dans cette partie du corps. Certains patients signalent également, par exemple, une forte douleur à l’estomac, alors qu’ils ressentent une douleur de poitrine plus faible et moins irradiante. En règle générale, une douleur thoracique ne doit pas être sous-estimée, et il est toujours préférable d’agir rapidement.

 

Pas seulement en cas de stress

 

Une autre croyance très répandue veut que l’infarctus se produise principalement sous l’effet du stress, alors qu’il peut aussi survenir au repos ou lorsque l’effort physique est déjà terminé. Il en va de même pour ce que l’on peut considérer comme des signes avant-coureurs. Lorsque la douleur thoracique, qu’elle soit spontanée ou due à un effort, est passagère, on parle d’angine de poitrine, un état d’ischémie cardiaque qui ne se prolonge pas au point de provoquer immédiatement un infarctus du myocarde.

« L’angine de poitrine est une manifestation qui peut précéder l’infarctus », souligne le Dr Oliva. « Certains patients ont la chance de ressentir l’angine de poitrine plus tôt et de consulter un médecin, ce qui leur permet d’éviter des conséquences plus graves. C’est aussi ce qui explique qu’une douleur thoracique ne doit jamais être négligée : même si elle est transitoire, il est bon de procéder à des examens, afin d’éviter des complications plus graves telles qu’un infarctus du myocarde. »

 

Crise cardiaque et arrêt cardiaque

 

Il y a aussi souvent confusion entre crise cardiaque et arrêt cardiaque, deux affections qui sont en fait différentes. En effet, le terme infarctus du myocarde désigne la nécrose (mort cellulaire) d’une partie du tissu cardiaque due à l’obstruction d’une des artères coronaires, chargées d’alimenter le cœur en sang oxygéné.

« L’arrêt cardiaque survient parfois à la suite d’un infarctus majeur, mais il est vrai qu’un infarctus du myocarde n’entraîne pas nécessairement un arrêt cardiaque », précise le spécialiste. « L’arrêt cardiaque est en fait une arythmie ventriculaire très dangereuse et très rapide, qui entraîne une perte de connaissance après quelques secondes seulement. »

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Source : Vanity Fair  – (Le 01 avril 2023)

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