Courrier international – Le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) a fait savoir jeudi 30 mars qu’il avait arrêté un journaliste du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, dans la ville de d’Iekaterinbourg, en Sibérie occidentale. Citoyen des États-Unis, il “couvre la Russie au sein du bureau du journal à Moscou”, indique le quotidien new-yorkais. Il était accrédité par le ministère des Affaires étrangères.
Le FSB a déclaré que le journaliste, “agissant sur les instructions du camp américain, collectait des informations constituant un secret d’État sur les activités d’une des entreprises du complexe militaro-industriel russe”, selon un communiqué cité par The Wall Street Journal. Le service de renseignement russe a dit avoir “déjoué l’activité illégale du correspondant”, qui est “soupçonné d’espionnage”.
“Les autorités ont emmené Gershkovich à Moscou, où il a été présenté à un tribunal avec un avocat commis d’office et placé en détention provisoire jusqu’au 29 mai”, a rapporté plus tard The Wall Street Journal.
Un contexte tendu
“En Russie, les procès pour espionnage se tiennent souvent dans le secret et il est rare qu’un tribunal acquitte un accusé. Ils peuvent prendre des mois”, ajoute le journal des affaires.
“The Wall Street Journal conteste avec la plus grande vigueur les allégations du FSB et demande la libération immédiate de ce journaliste dévoué qui a notre confiance”, a déclaré le quotidien dans un communiqué.
Âgé de 31 ans, Gershkovich avait auparavant travaillé pour l’Agence France-Presse et pour The Moscow Times, comme le rappelle ce journal russe anglophone. “J’imagine que c’est son travail journalistique qui est en cause”, déclare au Moscow Times un journaliste d’Iekaterinbourg vivant à l’étranger, Dmitri Kolezev.
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com