L’Afrique, terrain de bataille pour les géants du streaming

Les plates-formes de vidéo à la demande multiplient les partenariats avec des studios de production et des cinéastes africains.

Le Monde   – Un film qui « marquera le début d’une nouvelle ère dans la narration » en mettant à l’honneur « toute la puissance des voix nigérianes et africaines ». Pour Prime Video, le service de vidéo à la demande du groupe Amazon, les superlatifs étaient de mise au moment d’annoncer la sortie, pour le 7 avril, du premier film africain original de la plate-forme, Gangs of Lagos. Ce thriller réalisé par la Nigériane Jadesola Osiberu témoigne de « notre engagement continu en faveur de l’industrie locale de la télévision et du cinéma », a insisté Ned Mitchell, responsable des programmes originaux pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Prime Video.

A l’image de Gangs of Lagos, les « histoires africaines », déclinées en films, séries ou émissions, fleurissent sur les plates-formes de vidéo à la demande (VOD). Une offre visant à conquérir de nouveaux abonnés alors que l’Afrique, avec sa population en forte croissance et de plus en plus connectée à Internet, s’impose comme un nouveau terrain de bataille pour les géants du streaming. « Leurs marchés traditionnels en Amérique du Nord ou en Europe sont saturés. A l’inverse, l’Afrique est encore inexploitée », décrit Sipho Fakela, consultant sud-africain dans le domaine des médias.

 

« Le taux de pénétration des services par abonnement en Afrique s’élevait en moyenne à un peu plus de 2 % des ménages en 2022, contre 71 % en Amérique du Nord et 52 % en Europe occidentale, ce qui représente une marge d’expansion importante si les diffuseurs sont en mesure d’adapter leurs stratégies au marché africain », renchérit Sam Young, analyste auprès de la société d’études londonienne Ampere Analysis. Selon ce cabinet, le marché africain de la VOD devrait atteindre 12,8 millions d’abonnés d’ici à la fin de 2027, générant plus d’un milliard de dollars de revenus, soit trois fois plus qu’en 2022.

 

Contenus locaux

 

Outre Amazon et surtout Netflix, qui se déploie en Afrique depuis 2016, Disney + s’est lancé en Afrique du Sud et dans plusieurs pays d’Afrique du Nord en 2022. Les leaders mondiaux affrontent sur place la concurrence du sud-africain Showmax, propriété du groupe Multichoice, présent dans une quarantaine de pays africains, ou encore de Canal + et sa plateforme MyCanal, très développée en Afrique francophone. Des acteurs qui misent depuis déjà des années sur la production africaine.

Car le contenu local s’impose comme l’un des nerfs de la guerre. Au cours des quinze derniers mois, Prime Video a ainsi signé des accords de licence pluriannuels avec les studios nigérians Inkblot et Anthill, pariant sur la vitalité de l’industrie cinématographique locale, Nollywood, pour étoffer son catalogue. Le service d’Amazon met ses pas dans ceux de Netflix qui multiplie, depuis trois ans, les partenariats avec des sociétés de production et des cinéastes africains et compterait, selon certaines estimations, entre 2,5 et 3 millions d’abonnés sur le continent.

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Source : Le Monde  

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