Mauritanie : la politique agricole de Ould Ghazouani à l’épreuve de la souveraineté alimentaire

L’amélioration de la production agricole par l’encadrement des agriculteurs et éleveurs et leur accès au financement, l’accès à la technologie à l’emploi et à la formation. C’est l’enseignement majeur des deux conseils des ministres délocalisés à Rosso et à Néma.

C’est la souveraineté alimentaire qui est pointée du doigt par les observateurs, un enjeu majeur de la politique agricole pour les années à venir. C’est l’un des défis le plus difficile et le plus urgent de Ould Ghazouani à deux mois des élections intermédiaires à la présidentielle de 2024. La délocalisation du conseil des ministres est une bonne initiative mais à conditions que les actions priment sur les discours politiques relayés par des communiqués ou commentaires des travaux.

L’agriculture et l’Elevage constituent les deux mamelles de l’autosuffisance alimentaire. La Mauritanie dispose des terres arables mais qui ne sont pas exploitées au maximum. Cette difficulté réside dans la dérive foncière depuis 1983 qui freine la propriété privée individuelle et collective et également du peu de moyens accordés au budget de ces secteurs.

Après trois années de gouvernance Ould Ghazouani s’oriente vers la révision des règlements du dossier foncier. En attendant que cette réforme porte ses fruits la mise en valeur des cultures pluviales et irriguées devient une affaire de confiance aux investisseurs notamment nationaux les hommes d’affaires qui entendent accaparer des milliers d’hectares disponibles de Rosso à Boghé pour la culture du blé pour faire au contexte international difficile avec la guerre en Ukraine dont les conséquences sur les prix des denrées alimentaires pénalisent surtout les ménages les plus pauvres. Une situation qui rend encore plus dépendante la Mauritanie de l’extérieur.

La souveraineté alimentaire rime avec la sécurité alimentaire qui passe par l’amélioration de la production agricole et l’accès aux financements des agriculteurs et éleveurs par des prêts aux plus petits notamment aux coopératives féminines et à la technologie avec l’achat de machines agricoles en partenariat avec le privé. La formation et l’emploi constituent la clé pour ces deux secteurs qui emploient les deux tiers de la population et dont l’ambition est de nourrir près de 4 millions d’habitants.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 04 mars 2023)

 

 

 

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