Incontestablement la tournée africaine en Afrique du chef de la diplomatie russe focalise l’attention des observateurs qui pointent le réalisme politique mauritanien après la visite de Serguei Lavrov à Nouakchott.
Si l’ombre de Wagner planait avant la visite du chef de la diplomatie russe à Nouakchott il n’en demeure pas moins qu’une délégation européenne a exercé une pression diplomatique à la veille de l’arrivée de Serguei Lavrov. Même sans ces consultations entre le chef de la diplomatie mauritanienne et la délégation européenne, la Mauritanie n’est pas le Mali encore moins le Burkina Faso pour lâcher la France et ses alliés européens dans cette guerre en Ukraine. Et sur le plan diplomatique Ould Ghazouani a initié depuis 2019 une diplomatie soft power africaine et arabe et internationale.
Une quasi rupture avec ses prédécesseurs qui naviguaient à vue en matière de politique étrangère. C’est maintenant sûr que Nouakchott confirme sa neutralité vis à vis des deux blocs Est et Ouest tout en gardant ainsi une fenêtre ouverte pour des relations bilatérales avec la Russie. Ould Ghazouani se garde de ne pas froisser surtout l’Union européenne, le partenaire le plus fiable du vieux continent sur le plan économique.
La Mauritanie dépend pour la majeure partie de ses projets de développement des financements européens. En dissipant cette crainte de contagion de Wagner, Ould Ghazouani joue la carte du réalisme politique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 février 2023)
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