Mauritanie : la volonté politique seulement de Ould Ghazouani ne suffit pas pour la souveraineté alimentaire

Les observateurs reviennent cette fin de semaine sur la volonté politique de Ould Ghazouani de faire de la souveraineté alimentaire un nouveau cheval de bataille pour l’autosuffisance alimentaire.

En termes de symbole, l’appel de Rosso aux Mauritaniens cette semaine pour la souveraineté et la sécurité alimentaire marque une volonté politique d’indépendance économique qui ne dépend pas seulement de l’agriculture et de l’élevage. La campagne agricole de 2022 n’a pas porté tous ses fruits suite à un manque de préparation au niveau des sols qui résulte de la précocité de l’hivernage.

La lenteur face aux aléas climatiques est un handicap pour le gouvernement dans le domaine des emblavures dont les besoins en engrais sont considérables. Et la Mauritanie ne produit pas de l’engrais. La campagne agricole 2021-2022 a été sauvée in extrémis grâce à l’aide de l’Algérie et du Maroc. Pareil pour les légumes et les fruits qui viennent surtout du Maroc.

En déclarant inadmissible cette dépendance économique de l’extérieur, Ould Ghazouani avoue les limites d’une agriculture capable de nourrir les 5 millions de Mauritaniens. C’est l’échec d’une politique agricole quaifiée d’exclusive qui est pointée du doigt. Et au-delà ce sont les mesures d’incitation de productivité du monde rural qui ne suffisent pas et ne collent pas avec les réalités des terres agricoles   notamment dans la vallée confrontée à des dérives foncières de l’Etat.

La Mauritanie est un pays riche et pauvre à la fois. La souveraineté alimentaire n’est pas un slogan. C’est un changement de paradigme qui passe d’abord par la sécurité alimentaire par une augmentation conséquente du budget de l’Agriculture et de l’Elevage et le suivi des plans de développement du secteur agricole.