Migrations : la mort aux frontières de l’Union européenne

Depuis la crise migratoire de 2015, l’UE n’a cessé de multiplier les contrôles et les accords avec des pays tiers. Instrumentalisés par ces Etats aux portes de l’Europe, les migrants payent un lourd tribut.

Le Monde  – Le projet Migrants disparus de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) recense, depuis 2014, les « personnes décédées au cours du processus de migration vers une destination internationale, quel que soit leur statut juridique ». Les accidents mortels qui endeuillent les parcours migratoires, souvent clandestins, sont difficiles à documenter. Les chiffres de l’agence onusienne sont donc « sous-estimés ».

Ils n’en demeurent pas moins colossaux. Selon l’OIM, 51 388 personnes sont mortes depuis 2014, alors qu’elles cherchaient à rejoindre un pays différent du leur. C’est en tentant de rallier l’Europe, par la Méditerranée, que les migrants payent le plus lourd tribut. Cette traversée a coûté la vie à 25 271 femmes, hommes et enfants, au moins, soit près d’une victime sur deux depuis 2014.

 

 

Alors que l’Union européenne (UE) ferme ses frontières en renforçant les contrôles, ou en érigeant des barrières de barbelés de plus en plus hautes, celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions ou la misère s’engagent sur des routes toujours plus périlleuses.

Les accords conclus avec les pays de départ ou de transit, comme la Turquie, le Maroc ou la Libye, sont un dispositif supplémentaire mis en place par Bruxelles : en faisant peser sur ces Etats la responsabilité d’empêcher les départs, en échange d’aides financières ou de soutien politique, l’UE « achète » une baisse des arrivées irrégulières sur son territoire. Mais pour un moment seulement. Le temps qu’une nouvelle route migratoire se crée, ou que la pression qui s’exerce sur les gardes-frontières et les gardes-côtes de l’espace Schengen se traduise par des violences – parfois mortelles – à l’encontre de ceux qui cherchent à y entrer.

La Manche : Depuis la révision du protocole de Sangatte (2000), la gestion des flux migratoires vers le Royaume-Uni est délocalisée en France. Face aux contrôles renforcés, les migrants multiplient les traversées de la Manche : ils étaient plus de 40 000 en 2022. Le 24 novembre 2021, au moins 27 personnes sont mortes au large de Calais. Le 14 novembre, Londres et Paris ont signé un nouvel accord pour lutter contre ce phénomène des small boats.

Ceuta et Melilla : En mai 2021, en représailles à l’hospitalisation en Espagne du chef du mouvement de lutte pour l’indépendance du Sahara occidental (Front Polisario), le Maroc laisse passer 8 000 migrants vers l’enclave de Ceuta. En avril, Rabat et Madrid signent un accord pour durcir les contrôles migratoires. Le 24 juin, alors qu’un millier de personnes tentaient de pénétrer dans l’enclave de Melilla, au moins 37 sont mortes sous les coups de la police marocaine.

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Source : Le Monde 

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