Vivement lundi : le jour férié

J'espère que vous avez bien profité de votre Poilu day comme j'aime l'appeler, car nous entrons dans un tunnel pas folichon dont aucun 49.3 ne pourra nous tirer.

Slate – C’est quand même marrant, la vie. Des gens se battent, c’est une boucherie sans nom (et pas Sanzot) pendant quatre ans, et un gros siècle plus tard, tu peux traîner au pieu jusqu’à 11h, les miches collées aux miettes de croissants au beurre. Que Jésus soit crucifié, naisse, ou que sa mère monte au ciel, le jour férié est vécu pareil. Alors qu’a priori, c’était pas tout à fait la même vinaigrette à chaque fois.

Pareil pour les guerres mondiales. C’est quand même hyper bien pensé d’en avoir terminé une en mai et l’autre pile six mois plus tard. Ça permet d’étaler les week-ends de trois jours et de ne pas avoir les mêmes photos sur Instagram au fur et à mesure des mini breaks. Franchement ça a été des carnages ces guerres, mais ça fait quand même des supers ponts de nos jours.

Surtout que sans vouloir me faire le porte-drapeau des nouvelles de merde, sachez que la grasse mat’ d’hier était la dernière de l’année. Et même, la dernière avant cinq mois, puisqu’il faudra attendre la fête de l’huile de palme enrobée dans de l’aluminium, alias le lundi de Pâques, avant de revivre la joie de passer des heures avec de la pâte feuilletée sur le boule. Et en étant payés pour ça, j’entends. Vous faites bien ce que vous voulez de vos dimanches le reste de l’année, chacun ses vices. Y a bien des gens qui regardent de la F1 de leur plein gré. Les tarés.

En tout cas, cette année, le matin de Noël et celui de la plus grosse gueule de bois mondiale seront des dimanches. Ce qui fait que vous ne connaîtrez pas la joie d’insérer les piles R6 dans le mauvais sens dans un jouet suremballé ni celle de vous demander si le vomi séché dans vos cheveux est bien le vôtre un jour payé, mais non travaillé. Cette année, vous serez des bénévoles des boîtes de jeux de construction en double, de la dinde aux marrons et du citrate de bétaïne. Je m’étonne d’ailleurs que personne n’ait encore eu l’idée de proposer une volaille directement fourrée à ces comprimés effervescents qui font croire à votre estomac que vous avez le même régime alimentaire que Gandhi. Ou mieux, Gwyneth Paltrow.

Bref, j’espère que vous avez bien profité de votre Poilu day comme j’aime l’appeler, car nous entrons dans un tunnel pas folichon dont aucun 49.3 ne pourra nous tirer. Non, 49.3, ce n’est pas la moyenne des températures extérieures pendant les futurs matchs de la Coupe du monde de football au Qatar. Encore que. Non, 49.3, ce n’est pas non plus le numéro de la COP qui viendra enfin changer quelque chose à l’année de la planète. Encore que. Enfin, 49.3, ce n’est pas le numéro du bus que vous pouvez prendre pour sortir de la morosité, car des bus, justement, comme des jours fériés, il n’y en a plus.

 

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Louison — Édité par Natacha Zimmermann

Source : Slate (France)

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