Le manque d’unité de l’opposition pour désigner ses représentants à la nouvelle CENI dans le cadre des accords avec la majorité apparaît comme un point faible des leaders de l’opposition considérés par les observateurs comme une preuve supplémentaire de leur manque d’ambition pour une alternance en Mauritanie.
Ce tiraillement entre la majorité et l’opposition sur la recomposition de la CENI pour les élections de 2023 relance le débat sur sa véritable indépendance dans un pays gouverné par les militaires sous vernis démocratique. Sur la forme, une CENI avec 6 représentants de la majorité et 5 représentants de l’opposition est une évolution arithmétique mais sur le fond ne change pas c’est-à-dire absence d’indépendance de l’institution des élections composée uniquement de politiques.
Les observateurs s’interrogent sur une opposition qui se tire une balle dans le pied dans la recomposition de la CENI sur fond de désaccord alors qu’elle devait insister sur des personnalités indépendantes crédibles et compétentes. Autrement dit une refonte de la CENI.
Un président issu de la majorité avec une majorité de membres ne change pas une commission issue d’un des textes avec le conseil constitutionnel organisant la tricherie politique et la fraude depuis 1978. L’opposition n’a pas tiré les leçons du passé et s’apprête dans ces conditions à revivre les mêmes cauchemars en 2023 avec la présidentielle 2024 en ligne de mire.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 17 octobre 2022)
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