
Courrier international – Le député de centre gauche Burak Erbay a prononcé le 12 octobre un discours enflammé contre une loi controversée émanant du parti au pouvoir en Turquie, l’AKP. Cette loi sur la “désinformation” ratifiée par le Parlement fait encourir jusqu’à trois ans de prison aux journalistes et citoyens accusés de diffuser des fausses nouvelles.
“Il ne vous reste plus qu’une seule liberté, ce sont les smartphones dans votre poche, avec Instagram, Facebook, YouTube, grâce auxquels vous pouvez communiquer”, a lancé Burak Erbay lors d’un discours prononcé le 12 octobre devant le Parlement turc. Le député du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche) dénonçait un projet de loi sur la désinformation proposé par l’AKP, parti du président Recep Tayyip Erdogan.
“Si la loi est adoptée par le Parlement, vous pouvez casser vos téléphones et les jeter, comme ça, mes jeunes frères et mes sœurs”, s’est-il emporté, joignant le geste à la parole et frappant son propre portable avec un marteau, comme on peut le voir sur l’extrait relayé par The Guardian. “Vous n’aurez plus besoin de les utiliser, poursuit le député. Mais en juin 2023 [au moment des élections en Turquie], ces jeunes frères et sœurs vont donner au gouvernement une leçon.”
“Censure” et “criminalisation du journalisme”
Le projet de loi du gouvernement, ratifié jeudi 13 octobre au soir par le Parlement, “contient un large panel de dispositions visant à freiner la pratique du journalisme dans le pays ainsi que l’usage des réseaux sociaux”, rapporte le quotidien britannique, ajoutant que 22 organisations internationales de défense de la liberté de la presse ont uni leurs voix pour le dénoncer.
Ces dernières estiment que la loi aura pour conséquences “une censure accrue de l’information en ligne et une criminalisation du journalisme, et permettra au gouvernement de contrôler encore davantage le débat public à l’approche des élections générales de 2023 en Turquie”.
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