Alors que nous célébrons ce 11 octobre la journée internationale de la fille, la toile s’affole en Mauritanie autour de bourses accordées par le royaume du Maroc.
La raison : une jeune fille, Coumba Abderrahmane Diallo, est recalée alors que sa moyenne, 15,41 sur 20, est supérieure à celle d’au moins deux garçons sélectionnés.
L’explication fournie par les services chargés de la sélection serait qu’il fallait une fille et trois garçons pour les quatre bourses. Dans un monde où toutes les nations se battent contre les injustices faites aux femmes, personne, pour peu qu’on soit un peu informé, ne pouvait avaler une telle énormité. Et la Mauritanie est signataire de plusieurs instruments internationaux juridiquement contraignants qui interdisent les discriminations basées sur le genre.
Fort heureusement, le pays compte encore des citoyens éveilleurs de conscience et épris de justice. C’est le cas de Khally Diallo Rochigneux qui a lancé l’alerte et Med Yahya Fall qui s’est donné la peine, avec sa fille, de mener ses propres investigations pour discuter avec le centre de formation au Maroc et s’entendre dire que le royaume chérifien ne s’associe certainement pas à de telles pratiques.
Alors, qui est responsable de cette triche ? Quelle sera la réaction des autorités ? La victime sera-t-elle rétablie dans ses droits ? Des sanctions seront-elles prises? Ces pratiques vont-elles cesser?
Quelle que soit l’issue de cette scabreuse affaire, il faut saluer le courage de Coumba Abderrahmane Diallo qui n’a pas voulu se laisser faire. Il faut également saluer l’esprit citoyen de Khally Diallo et Mohamed Yahya Fall pour leur mobilisation.
La corruption et la triche prospèrent avec le silence et la résignation.
Abdoulaye Diagana
11 octobre 2022 – Facebook
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