Maroc-CEDEAO : le gazoduc Maroc-Nigéria et CEDEAO pour fournir du gaz à l’Europe

Au lendemain de l’annonce par la Mauritanie et l’Algérie pour la réalisation d’un gazoduc reliant les deux pays, le Maroc, le Nigéria et la CEDEAO signent à Rabat un mémorandum d’entente pour un mégaprojet de gazoduc pour fournir du gaz à l’Europe et au moins quatorze pays africains. Les observateurs pointent un des enseignements importants tirés par l’Afrique et l’Europe de la guerre en Ukraine.

Incontestablement le Maroc est une des victimes collatérales de la fermeture du gazoduc Maghreb Europe qui achemine le gaz naturel algérien en Espagne via le Maroc à la suite de la rupture diplomatique entre Alger et Rabat sur fond du conflit du Sahara occidental. L’Algérie perd ainsi sa première place de fournisseur du gaz à l’Espagne. Pour compenser ce manque à gagner l’Algérie se tourne vers la France et l’Europe et pour rester leader au Maghreb elle lorgne vers la Mauritanie, future grande productrice de gaz en Afrique à partir de 2023 pour réaliser dans un proche avenir un gazoduc reliant Alger à Nouakchott.

Le Maroc qui a des ambitions de nouveau partenariat gagnant avec l’Afrique vient de signer à Rabat un mémorandum d’entente pour un mégaprojet de gazoduc Maroc-Nigéria et CEDEAO, long de 6000 km et qui va toucher au moins 14 pays d’Afrique et pour fournir du gaz à l’Europe. Un projet stratégique pour l’amélioration des conditions énergétiques des populations africaines et de permettre ainsi à l’Europe de diversifier ses importations de gaz.

C’est un des premiers enseignements de la guerre en Ukraine dont les conséquences économiques et sociales pèsent sur les citoyens des deux continents. C’est une grande opportunité pour la CEDEAO, vaste marché de plus de 300 millions de consommateurs de vendre du gaz naturel tout en produisant de l’énergie électrique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste