Mauritanie : les incidents fonciers au  Hodh Chargui dans le collimateur des observateurs

L’image d’affrontements entre agriculteurs dans la localité de Néchab dans le Hodh El Chargui qui circule sur les réseaux sociaux ce début de semaine a fait le tour du monde. Ce litige foncier qui touche presque l’ensemble des régions relance la politique agricole exclusive du gouvernement.

Le bilan lourd d’un mort et près d’une quinzaine de blessés graves traduit la gravité de la situation dans un pays confronté sans cesse à des litiges fonciers qui ne datent pas d’aujourd’hui. La réforme foncière remonte à l’ordonnance de 1983 qui stipule que la terre appartient à ceux qui la travaillent. Autrement dit aux investisseurs. C’est la politique agricole suivie de Ould Taya à Ould Ghazouani. Ce dernier a même mis en garde récemment les propriétaires terriens notamment des régions du Sud de mettre en valeur leurs terres sinon l’Etat les confisquera au profit d’hommes d’affaires nationaux et étrangers.

La dépossession des propriétaires traditionnels légitimes est une dérive foncière qui inquiète les observateurs. Les incidents ce début de semaine de la localité de Néchab dans le Hodh El Chargui relayés par les réseaux sociaux s’inscrivent dans la politique d’expropriation des terres agricoles.

Les tensions entre l’Etat et les agriculteurs sont une réalité qui cache que les litiges fonciers représentent plus de 38 pour cent des affaires soumises à la cour suprême ces dernières années. Il est urgent de passer à une réforme humaine qui passe par une démarche inclusive associant tous les acteurs du monde rural.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 20 septembre 2022)

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