Mauritanie : Ibrahima Sarr moins visible sur la scène nationale

Les sorties médiatiques du président de l’AJD-MR sont de plus en plus rares depuis la dernière présidentielle de 2019 Pour autant Ibrahima Sarr est incontestablement un poids lourd politique de l’opposition dite antisystème qu’il partage avec le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie devenu les FPC Samba Thiam compagnon de la prison mouroir de Oualata.

La première explication des observateurs de cette absence médiatique depuis 3 ans réside dans le fait que la figure emblématique de l’opposition tient à transmettre le flambeau aux nouvelles générations. Sarr Ibrahima et Samba Thiam sont tombés d’accord pour mettre en avant la CVE-VR dont le jeune président est issu du mouvement citoyen TPMN.

C’est une coalition qui est en train de faire son chemin sur la scène politique nationale et très visible sur le plan médiatique. Sa dernière participation au dialogue politique suspendu unilatéralement par le pouvoir témoigne d’un mouvement considéré avant garde des libertés en Mauritanie.

Deuxièmement le président de l’AJD-MR commence à prendre de l’âge. Ceci explique cela c’est-à-dire son retrait pour permettre le renouvellement des idées et de la classe politique. Et pour des raisons de santé Ibrahima Sarr ne peut plus être dynamique comme avant mais à la place il compte bien continuer à transmette son expérience à la jeunesse et faire avancer la promotion des langues nationales (pulaar, soninké et ouolof) dont il est un fervent défenseur.

Le nouvel ouvrage qui vient de paraître sur les langues nationales et les médias audiovisuels. L’exemple du pulaar au Sénégal et en Mauritanie vient à point nommé dans un contexte où la loi d’orientation sur le système éducatif adoptée par le parlement accélère le processus d’assimilation forcée des écoliers non arabophones. Un livre qui remet sur la sellette son expérience d’ancien journaliste et responsable des émissions en langues nationales à la radio et à la télévision nationale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste