Ce jour-là, dans un ciel cruellement bleu, le soleil brillait de tous ses feux.
Mes bottes en plastique toutes neuves et mon boubou détonnaient.
La manche de mon boubou sur la tête, je scrutais attentivement l’horizon.
En face, de l’autre côté du goudron sous un coin d’ombre, un homme me sourit en écoutant sa radio. Je le lui rendis en me disant comment faisait-il pour rester assis sur sa chaise des heures durant.
Oui, oui, c’est vrai que la situation était pour le moins incongrue, burlesque.
Les cumulus de la veille avaient effectivement disparus laissant derrière eux mares putrides et eaux insalubres.
Pas le temps de réfléchir la vieille « mercedès» dans un crissement de plaquettes de frein usées s’arrêta devant moi en frôlant mon autre manche de boubou.
Me voilà serré comme une sardine contre la portière. Le levier du lève-vitres me rentrait dans le bas des côtes. Nous étions bien six pour cinq places .
Qu’importe, la voiture repartit en trombes comme elle était venue.
A gauche toutes, le chauffeur prit le rond point dans le mauvais sens celui des aiguilles d’une montre faisant fi de toute considération de règles de circulation.
Forcément, c’est bien connu, le chemin le plus court est la ligne droite. Et puis, les règles, ce n’est pas pour lui. C’est un homme, lui ! « Houw Rajel ».
Crac, craac ! Soudain notre monture se raidit, craqua et ne bougea plus.
Immobile et désarticulée …
Les amortisseurs et surtout le vieux cardan droit n’avaient pas supportés les nids de poules invisibles sous les eaux stagnantes.
C’est aussi bien connu que les mares putrides volent toujours en escadrille.
Encore une nouvelle plainte pour « le bureau des plaintes », mes bottes n’étaient plus toutes neuves.
Elbane Hamady
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