Sénégal-Mali : le difficile déplacement de Macky Sall à Bamako

Le président sénégalais est attendu demain à Bamako pour une visite de travail, la première depuis le deuxième coup d’Etat du colonel Goita. Un déplacement de Macky Sall considéré difficile par les observateurs et qui intervient après la levée des sanctions économiques et financières de la CEDEAO mais surtout après la tension persistante entre Abidjan et Bamako à la suite de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens accusés de déstabiliser le Mali.

C’est une brève visite sous haute surveillance des observateurs qui pointent un président sénégalais doublement affaibli qui a déjà montré ses limites par son absence durant les sanctions de la CEDEAO contre le Mali alors qu’il est son premier partenaire commercial et ensuite par les soupçons qui pèsent sur lui et sur son homologue ivoirien d’être les investigateurs de la mission des 40 soldats ivoiriens accusés de complotistes.

Il s’agit des deux meilleurs élèves de la Françafrique dans le viseur du colonel Goita. Macky Sall ne vient pas à Bamako en tant que président en exercice de l’UA, mais pour une visite de travail pour régler les malentendus de cette affaire de déstabilisation qui commence à pourrir les relations interafricaines et inciter le colonel Goita à respecter ses engagements de transition démocratiques. Et sans doute après un entretien avec le président tchadien Idriss Deby le président en exercice de l’organisation panafricaine tentera de convaincre la junte militaire au pouvoir de revenir au sein de la famille du G5 Sahel qui regroupe outre le Tchad et le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso.

C’est la stabilité de la sous-région qui est en jeu. Une difficile médiation du président sénégalais face à des autorités de Bamako qui ont pris un autre virage avec le parapluie de la Russie et le rejet de la présence française au Mali.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste