Football – Les Anglaises battent les Allemandes et ramènent la coupe d’Europe “à la maison”

À l’issue d’une finale très disputée qui s’est terminée dans les prolongations (2-1), l’Angleterre a remporté son premier Euro féminin, et même son premier trophée majeur de football, tous sexes confondus, depuis 1966.

Courrier international – “Les Lionnes d’Angleterre rugissent de fierté alors qu’elles célèbrent leur triomphe historique à l’Euro 2022”, s’enorgueillit le Sun. L’équipe anglaise de football féminin a en effet remporté dimanche 31 juillet son premier tournoi majeur lors d’une finale pleine de suspense (2-1 après prolongations), contre leurs grandes rivales allemandes, tenantes du titre.

“Elles ont montré aux stars masculines” comment on faisait pour “ramener une coupe à la maison”, se réjouit le tabloïd le plus lu en Grande-Bretagne, qui n’a toutefois pas jugé nécessaire de mettre cet article en une de son site, préférant l’enfouir au fond des pages sports, comme l’ont fait la plupart des autres tabloïds.

Ce n’est pas le cas du Daily Telegraph, qui “félicite les Lionnes” d’avoir “fini par ramener le football à la maison”, et ne leur consacre pas moins de neuf articles en une. “Après cinquante ans d’essais” infructueux depuis le premier match international disputé par une équipe de football féminin en Angleterre, et après trois défaites consécutives “dévastatrices” en demi-finale, c’est l’attaquante de Manchester City Chloe Kelly qui a “gravé son nom dans le marbre du folklore footballistique anglais”, s’enflamme le journal conservateur.

La joueuse de 24 ans a en effet marqué le but libérateur dans les prolongations, à la 110minute, offrant à la nation qui a vu naître le football son premier titre international depuis la Coupe du monde, masculine, de 1966 – contre l’Allemagne (de l’Ouest), déjà. La championne a alors retiré son maillot et couru en brassière sur la pelouse pour célébrer son but, recréant le geste emblématique de Brandi Chastain “après avoir marqué le but vainqueur pour les États-Unis lors de la finale de la Coupe du monde 1999”, se rappelle le Times. Cette image avait à l’époque beaucoup contribué à populariser le football féminin aux États-Unis.

“Une source d’inspiration pour les filles et les femmes”

Le geste de Chloe Kelly aura-t-il le même effet en Grande-Bretagne ? Le Guardian veut le croire, affirmant que “cette victoire à l’Euro changera à jamais le football féminin” et “inspirera une génération de garçons et de filles”. La journaliste sportive Carrie Dunn explique que ce fut “l’Euro féminin le plus regardé de l’histoire” à la télévision et que l’affluence à Wembley pour la finale, 87 192 fans venus voir “juste du football”, comme le clamait un panneau publicitaire dans le stade, a battu le record pour un match de l’Euro – “hommes ou femmes”, précise-t-elle. “Pour la première fois, une grande partie de la couverture a porté sur la technique et la tactique, pas seulement sur les joueuses et leur vie personnelle”, se réjouit finalement la journaliste.

La reine d’Angleterre, qui, à 96 ans, ne s’exprime plus qu’à de rares occasions, a félicité l’équipe par un communiqué : “Ce succès va bien au-delà du trophée que vous avez tant mérité. Vous avez toutes montré un exemple qui sera une source d’inspiration pour les filles et les femmes d’aujourd’hui et pour les générations futures”, rapporte la BBC.

Le Premier ministre sortant, Boris Johnson, y est aussi allé d’un tweet, espérant que “les terrains de football seront dans tout le pays remplis comme jamais de filles et de femmes inspirées par votre triomphe”. De même que les deux candidats qui espèrent le remplacer à la tête du Parti conservateur, Rishi Sunak saluant une compétition de nature à “transformer” le sport, et Liz Truss soulignant la “fierté” ressentie par tout un peuple. Un moment de communion nationale, donc.

Des Allemandes déçues mais bonnes perdantes

 

Pour l’Allemagne, en revanche, la déception est palpable. “Ça fait mal aux fesses”, titre sans détour le Süddeutsche Zeitung, citant l’attaquante de la “Frauen-Team”, Svenja Huth. La sélectionneuse, Martina Voss-Tecklenburg, préfère se projeter dans l’avenir, en avançant que l’équipe “doit faire un peu plus” et qu’elle “grandit à partir de matchs comme celui-ci”. Revenant sur la controverse du match, le quotidien bavarois s’étonne dans son compte rendu que “l’arbitre et l’assistant vidéo [n’aient] vu aucune main à sanctionner” et n’aient pas sifflé un penalty à la 25e minute.

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Source : Courrier international

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