Mauritanie : Ould Ghazouani rate une deuxième occasion de réconciliation nationale

L’adoption de la loi d’orientation sur l’éducation par le parlement ce début de semaine à Nouakchott met au pied du mur l’opposition mauritanienne face à ses responsabilités. Cette nouvelle réforme du système éducatif est considérée par les observateurs comme une fuite en avant du président Ould Ghazouani pour résoudre la difficile cohabitation écornée depuis 1960.

C’est la continuité de la négation des cultures négro-africaines qui est pointée du doigt et le manque de courage politique du président Ould Ghazouani pour résoudre la question nationale. La suspension du dialogue national pour l’adoption assez rapide de la loi d’orientation par le parlement replonge le système éducatif dans ses fondamentaux d’arabisation à outrance. Une politique de fuite en avant qui remet en cause l’unité nationale et la cohésion sociale.

Cette persistance dans la division des composantes nationales est dangereuse pour la cohabitation écornée depuis l’aube des indépendances et exacerbée par l’alternance militaire. Les Mauritaniens ont subi au moins cinq réformes sur l’éducation. La sixième qui vient d’être adoptée cache l’accélération du processus d’assimilation des négro-mauritaniens. C’est le prix à payer pour une réforme du système éducatif qui exclut l’officialisation des LN (pulaar, soninké et ouolof) et la création d’un institut des langues nationales.

C’est un leurre d’enseigner ces langues dans ces conditions. Ould Ghazouani rate la deuxième occasion de réconcilier les Mauritaniens après trois ans de gouvernance.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste