Mauritanie : la politique de libéralisation de l’électricité dans le collimateur des observateurs

L’adoption d’un projet de loi portant code de l’électricité cette semaine par le conseil des ministres est considérée comme une volonté politique de libéraliser ce secteur vital du pays. Un changement juridique qui cache la mal gouvernance de la SOMELEC.

Le gouvernement mauritanien est-il en train de céder toutes ses sociétés publiques au privé ? Après avoir encouragé la concurrence pour la SOMAGAZ pour préparer l’exploitation du gaz à partir de 2023, le gouvernement vient d’adopter un projet de loi pour libéraliser l’électricité en Mauritanie. La SOMELEC conservera son monopole de distributeur avec en toile de fond pour les zones rurales un fonds pour l’électricité pour les ménages les plus faibles.

Cette ouverture au privé mauritanien et international résulte des décennies de mauvaise gestion des cadres de la SOMELEC et de la corruption de ses agents entraînant des coupures intempestives à l’intérieur du pays mais surtout dans les deux plus grandes villes Nouakchott et Nouadhibou qui comptent près de la moitié de la population du pays.

C’est la production d’électricité qui est pointée du doigt dans un pays dont le cumul de l’énergie nette en 2021 avoisine 1 3420241 MWh dont la grande majorité est destinée au réseau SOMELEC. C’est une énergie qui provient essentiellement du parc thermique propre de la SOMELEC et de l’hydroélectricité de Manantali et de Felou et le reste entre le centre éolien et les centrales solaires et l’achat auprès de la SNIM à Nouadhibou.

L’ouverture de la SOMELEC à la concurrence peut s’avérer être un bon choix au regard du potentiel de production des énergies renouvelables estimées à 4400 gigawatts. Face aux délestages perpétuels Nouakchott a besoin de quatre centrales principales dont une éolienne en périphérie et un parc solaire. L’enjeu c’est le coût de l’électricité qui doit être abordable pour le consommateur.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste