Mauritanie : l’uranium de Tiris consolide le paradoxe des ressources naturelles

La confirmation cette semaine de la qualité du futur uranium produit à Tiris est une bonne nouvelle pour la compagnie minière australienne Aura Energie qui a publié l’information et pour l’Etat mauritanien une plus value de sa production minière.

 

Cependant l’entrée de l’uranium dans la diversification des ressources minières est de nature à consolider le paradoxe mauritanien dans ce domaine. C’est le sentiment des observateurs au regard de la gestion de toutes les ressources minières c’est-à-dire du fer en passant par l’or et le cuivre jusqu’au gaz et l’uranium à venir.  Très tôt dès les premières heures de l’indépendance, le minerai de fer est devenu le poumon de l’économie. Le passage de la MIFERMA (Mines de fer de Mauritanie) à la SNIM (Société nationale industrielle et minière) est incontestablement un pas géant vers la souveraineté nationale qui a conduit les autorités de Nouakchott de créer la monnaie nationale l’Ouguiya.

Aujourd’hui avec une capacité annuelle de 12 millions de tonnes le minerai de fer représente 14 pour cent du PIB. La SNIM contribue grandement au budget de l’Etat mais depuis plus d’une décennie elle est devenue la vache laitière de l’Etat au point de sacrifier sa mission de fleuron de l’industrie mauritanienne. Les royalties de l’or profitent également à l’Etat avec des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé des populations tout comme le cuivre d’Akjoujt.

L’uranium est une récente découverte dans le Tiris par la compagnie minière australienne Aura Energie qui vient d’effectuer des tests concluants confirmant la teneur du minerai. Ce qui veut dire que la Mauritanie pourrait devenir dans quelques années un potentiel producteur de ce minerai dans un contexte mondial de regain pour ce combustible nucléaire.

C’est la diversification de l’économie mauritanienne qui est pointée du doigt et par ricochet le paradoxe des ressources naturelles. Les compagnies minières étrangères qui les exploitent, ont tendance à plus redistribuer le tiers des  gains à l’Etat mauritanien et presque rien aux populations. C’est le prix à payer du fait du manque de vision de l’Etat de ressources humaines et d’investissements propres. Le triptyque que de la mal gouvernance économique qui perdure.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 27 juin 2022)

 

 

 

 

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